me manquer – étienne daho
Pourtant.
C’est un cadeau fascinant.
(Sans prétention, évidemment)
Alors pourquoi, dis-moi, pourquoi c’est si difficile, souvent, de plonger au coeur du sujet, pourquoi mes mots tournent autour du pot, pourquoi il y a encore ce décalage, parfois, et pourquoi jamais quand je suis avec toi.
Mais passons.
L’année dernière, sur l’autoroute, je guettais les autos qui descendaient. L’année dernière, pour la première fois, j’y retournais. C’était le bleu, la couleur qui dominait. Pas le bleu du ciel, pas le bleu des yeux, le bleu. Signe d’une mauvaise circulation, hey, c’est la trace de l’accident, han. Un bon vieux bleu douloureux, un peu. Et voilà qu’à peu près du jour au lendemain, y a retour d’entrain. Plus personne pour lutiner des bagnoles. Mais des croisements. Des canards, du Nutella, des mouchoirs. Des escaliers, des quais. Et partout des endroits aux nouvelles perspectives, partout des endroits pour elle, et moi, partout des endroits pour nous. Emoi. Je ne sais plus quoi dire. Ni écrire.
(A la recherche du ventre perdu)
(Si ça c’est pas un bon titre de livre)
N’empêche.
L’amour, c’est autrement que ce que je croyais. Finalement extrêmement puissant, fugace, mais confiant. Contrairement à ce qu’on pense, c’est pas un truc qui peut se trouver. Pas du tout, même. Ça vient, ou pas, et quand pas, ben tu as deux solutions, ma grande, first tu apprends à parfaitement bien vivre toute seule, des rites, des habitudes, ouais, première solution tu joues la masturbation, ou alors tu prends l’autre option, et tu vas chercher le moins pire des pis-allez. C’est comme au poker, ben ouais, c’est comme la chance, personne n’y peut rien, c’est comme ça, wouldn’t life be boring if all you ate was steak for dinner, etc. L’amour, c’était pas un truc qui m’inquiétais. J’avais su faire sans, j’avais su trouver des pis-allez, ma vie était tout à fait organisée.
La paire d’as, j’avais juste pas programmé.
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