Chronique #839 : Propaganda

14 mai 2007 0 Permalink 0

l’hiver au lit à liverpool – jacques higelin
another hope feeds another dream
J’ai du mal – euphémisme – à faire le grand écart entre cette chose un peu névrotique utopique pas bien définie dont je rêve au plus profond de mon lit, et cette autre chose fatalement plus emmerdante pragmatique rock’n roll à laquelle, sans vouloir polémiquer, il semble que je sois destinée.

Dans les contes de fées, moi je me voyais la princesse, voyez, celle qui se gave de patisseries, fume la pipe en cachette, vit longtemps après la vie, et j’en passe, elle est tellement heureuse la princesse qu’elle ne sait plus quoi faire de tous ces plaisirs etc., de là à dire qu’elle s’emmerde pourquoi pas, mais tout de même. C’est quand même plus simple, comme fonction, que celle du prince. Le super héros qui affronte nuits et vents tout seul sur son cheval blanc, celui qui n’a pas le droit d’avoir peur quand la princesse, elle, se pâme au moindre hoquet mais c’est naturel, tous comptes faits, et même attendrissant, depuis la nuit des temps, celui qui bataille, parce que c’est important, et que jamais on n’a vu un prince assis sur un banc, putain non mais ça va pas hein, un prince c’est pas du tout feignant, y a du boulot, non mais oh.

Vous me direz : c’est un brin binaire, comme système. La princesse alanguie, le prince au taquet, et viva la vie, oh yeah. Oui, mais.

N’empêche.

Encore ce midi. {On va te préparer pour 2012, hin hin}. Et hier, face à ces tronches patibulaires. Et la semaine dernière, la rumeur inouie, et aussi samedi. Et cette manie qu’ont les gens à vouloir de moi ce que jamais ils ne renvoient. Finalement je m’épuise à nier l’évidence, à vouloir être ce que je ne suis pas, mais pire, à m’entêter à ne jamais me comprendre, ni me reconnaître. A systématiquement envier les princesses, sans jamais pourtant envier leur vie, à gaspiller le temps qui passe plutôt que de le prendre à bras le corps et youpi, croquer les heures avec appétit.

J’attends.

Des projets, des envies.

Comme s’il n’y en avait pas des tas, presque fleuris.

Comme si j’avais trop peur, oh lala.

Un prince ça n’a pas peur, on te dit. Et ça pleure pas.

D’ailleurs peu importe que tu sois prince (ou probablement pas), figure-toi.

Go, go, and fonce, et toussa. Si la vie n’est qu’une cause perdue, niania.

Oui mais (avec moi il y a toujours un mais).

Je ne veux ni ne peux aller contre moi.

Alors quoi.

C’est pile la question, mon gars.

{(et si j’avais la réponse, crois-tu que j’en écrirais des kilomètres… sans doute pas.)}

je me demande ce que ça va donner aux vieilles charettes ™… en tous cas beaucoup d’émotion jeudi dernier ah lala… http://www.jacqueshigelin.fr/

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