Chronique #809 : Over The Bordeline

12 octobre 2006 0 Permalink 0

stay with me – étienne daho
aujourd’hui, je suis une autruche
Ce soir, j’ai de la peine pour elle.

{Tu dois être soulagée, ma vieille. Tu t’es retrouvée. Ou alors tu es devenue folle, complet. Le côté obscur de la force. Tous les fils sont coupés, et tu ne fais plus que voler. Electron libre, disjonctée. Quelle empathie, si tu savais. Et j’entends tous ces gens parler. Et j’entends tous ces gens t’oublier, pour seulement se souvenir de ce que tu as fait. Ils disent, tu n’as pas de remords. Han. Ben voyons. Comme si tu avais eu le choix, toi. Comme si on n’était pas au bout de nos surprises, et de tout un tas de énièmes rebondissements, d’heures en heures durant. Ça va charcler. Maintenant que tout le monde sait. Maintenant que t’as posé tes valises. T’es tombée, t’es au fond, mais au moins t’es assise.

Est-ce que tu as sangloté ? Est-ce que tu as murmuré ? Est-ce que tu as crié, exténuée, blasée, poings levés, et merde, fuck you, foutu pour foutu, après tout, est-ce que tu es froide, touchante, ou bien complètement éteinte, absente, est-ce que tu étais là, ou bien même pas, armes à terre, retranchée dans ton univers, le visage en dilettante, des sourires aux anges ?

On se prépare un avenir gavé de drames dans nos placards. Tous ces mensonges, tous ces non-dits, tout ce qu’on a accepté, tout ce à quoi il a fallu renoncer, les manipulations, les abandons, l’étouffement, les mauvaises solutions…. Sans difficultés ce soir je me retrace ta naissance, ton existence. Tu es mon personnage, ma toile, mon cinéma. Je projectionne. Quels sont les faits qui de fil en aiguille t’ont acculée au mur, c’est quoi les équations, c’est quoi les facteurs, les liens, l’origine.}

Mais bref.

La vérité c’est que je m’emmerde. Comme si rien ne vaut la peine, puisque demain ça ira bien. Puisque j’aurais ce que je veux, enfin. Puisque je ne sais pas par quel bout prendre la question, et que j’arrive gentiment à me faire croire qu’il n’y a pas d’indispensabilité à trier les vieilles archives, oh lala, on peut très bien vivre avec, qu’est-ce que tu crois, keep your névroses aware, et voilà. Un matin, un soir, ne bouge pas. C’est sensible. Chez moi c’est pas le père qu’il faut tuer, c’est la mère. Demain ça ira bien. Pas de courrier dans la boîte aux lettres, et le beau fixe sur ma planète. Des jalons. La chappe de plomb. Je ne m’accorde pas la libération. Par flemme. Par peur. Whatever. C’est pas encore l’endroit, c’est juste ça. Je n’ai pas envie.

Moi, j’ai envie de toi.

des fois, je me sens con-cernée.

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