Chronique #818 : Happy Et Caetera

14 novembre 2006 0 Permalink 0

you were the last high – the dandy wharols
psychogramme
L’automne n’est pas une saison pour l’excitation. D’autant plus ici, bordel, d’autant plus ici où chaque jour il fait beau à se demander si les feuilles vont tomber, ou carrément jamais, s’il va y avoir la pluie, le froid, l’hiver, cette période où l’an nuit quand y en a marre du manque de lumière. D’autant plus ici où ça n’en finit pas, comme l’attente de quelque chose qui n’arrivera pas. C’est étonnant cette constance du temps, la douceur de l’air, la tranquilité, les journées. Mes colères ont changé, presque faciles à effleurer.

La Méprise, avec un grand M. Je mets prise, donc je suis, lalala, bon en réalité toute cette histoire me gonfle, l’introspection, les questions, et surtout les réponses, il faut l’admettre, je n’ai pas envie de répondre à mes questions, non-merci-vraiment-sans-façon, d’ailleurs faudrait déjà se poser les bonnes, n’est-ce pas, et alors c’est quoi, une bonne question, en résumé je tourne en rond.

{Il paraît} qu’au milieu du XVIIIe siècle les femmes qui s’emmerdaient prenaient des bouts de ficelle qu’elles nouaient. Des fils de laine, des rubans, des lacets, et hop. Des noeuds. Finis la tapisserie, le tric-trac, rien que des noeuds et puis c’est tout, des noeuds qu’elles accrochaient partout. Dire que Freud n’était même pas né que déjà la métaphore se moquait du monde. C’est magique. Le langage, les messages, les connexions, les improvisations, les mots, les sons, la manière dont c’est arrivé. D’abord les borborygmes, et puis les ramifications.

Ce truc n’est qu’une affaire de perception, ce que parler veut dire je n’y fais jamais autant attention que lorsqu’il s’agit de jongler, dénouer, si les maux m’usent et bien les mots m’amusent, les mots, ma muse, parce que les rythmes, les homonymes, la phonétique, résultats de mille croisements et autant d’histoires, ça n’est pas un hasard. En tous cas j’aime le croire. Est-ce que {vraiment} n’est pas un mot très bizarre ?

{Il était une fois l’aimant. Dans le dictionnaire on pouvait lire :

1. aimant [εmã] n. m. Corps attirant le fer ou l’acier.

Tu parles d’une attraction, râlait le principal intéressé, la mine pour l’aimant, qu’est-ce qu’on se marre. Pfffff. Vas pour le décor, mais pour le reste, ça va pas l’faire. Non. Ni la scier, by the way. Y a pas matière. Sans vouloir vous commander, je préfère magnétiser. Aussi vrai que je mens, me voici vr’aimant. […]}

Ahem.

Ce boulot me fait du bien. Il m’apaise. Il n’y a pas de danger, pas de peur, des frontières solides. C’est comme si j’étais protégée à m’employer. Comme si chaque pièce trouvait sa case, sans décalage.

Pourtant il est arrivé un truc bizarre, la nuit dernière. Je ne sais pas ce qui nous a mené dans le salon, Léon et moi, vers deux heures et quart, peut-être a-t’il rêvé, je ne saurais jamais, il dit que c’est moi qui ai somnambulé. Ouch. Je n’aime pas, mais alors pas du tout cette idée là. Imaginer que je laisse les commandes à l’autre. Ouais. C’est un peu ça. La trouille de cette nana là. Ignorer de quoi elle est capable, et penser du pire, à chaque fois. S’interdire. Je n’aime pas l’idée qu’elle se mette à parler, à agir.

Contre ma volonté.

Parce que lorsque je l’invoque, lorsque je l’implore, lorsque je veux son culot, son aplomb, son courage, sa passion, ses émotions, ses explosions, les éruptions, oui, dans ces cas-là, croyez-moi, y a souvent personne.

(Une, en tous cas)

(Moi)

recousue.

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