Chronique #837 : Cosi Fan Tutti

11 mai 2007 0 Permalink 0

spirit in the sky – norman greenbaum
de fil en aiguilles
Est-il encore possible (ou pas) de vivre, manger, rire, courir, rugir, aimer, chanter, dormir, bailler, réfléchir, étudier, boire, fumer, bondir, voyager, écouter, écrire, pianoter, respirer, sans pour autant inviter systématiquement au banquet l’homme que désormais il va bien falloir appeler présiment, han, à en croire les rumeurs qui montent de la rue c’est pas gagné, je vous prie de croire, et nikossi, et nikossa, ça va finir mal(te), etc., big brother est dans la place, big brother s’infiltre dans ton quotidien et {plus c’est gros, plus c’est rigolo}, plus c’est gros plus t’es fasciné, stupéfié, à grands coups de strass, de paillettes et de rêve préfabriqué… les gens sont cons, bordel, mais regardez, il a gagné au loto ou quoi le gars, l’est élu mais il se prend pour un PDG, incredible, un culot pareil, quel phénomène, et tu te noies dans l’indignation, et les coups pleuvent de partout, d’un seul coup, et tu sais d’où ça vient mais tu sais déjà plus où tourner la tête, putain, oh, arrête, putain, le film n’a pas commencé et voilà que tu te disperses…

Je veux garder mes forces pour la bataille. Rester groupée. Concentrée. Résister. Je crois que c’est le prix de ma liberté.

La liberté n’a pas de prix, vous me direz. D’ailleurs en anglais on utilise le même mot pour libre – et gratuit. On dit free. Et justement aujourd’hui je découvre [cet homme->http://www.freehugscampaign.org/], parti autour du monde prêcher le free hug. Le calin libre et gratuit, le calin pour rien, juste des bras autour des tiens, juste des bras qui me serrent, me serrent, standing there, à croire que Gary ne l’avait pas assez dit. J’adore cette idée. Ici, j’arrête pas d’en croiser, des gamins, des militants, des pépés pancartés. Free hugs. Calins gratuits, t’en veux, oh oui. Libérez le câlin, bordel. Et la tendresse, et la tendresse. Faire le plein. On va en avoir besoin.

Bon. N’empêche.

Sans vouloir pinailler (quoi que).

Pourquoi on a traduit par calins gratuits, quand pareil on pouvait écrire libres. Vous allez me dire, oh, mais les gens n’auraient pas compris, calins libres ça veut rien dire, blabla, et puis c’est moche, en plus, ringard même, ouais, calins libres c’est naze complet, pas bankable du tout, et hop, nous y voilà.

La liberté c’est trop chair, tu vois.

{(Pas pour Higelin, en tous cas, pas pour Higelin qui lui, au jour d’aujourd’hui, prévoit de passer l’hiver au lit, blottis comme deux piverts. Ca fait comment, deux piverts qui sont blottis ? Tu crois qu’ils hibernent avec du Nutella, eux aussi ?)}

de temps en temps je craque (sous le poids de l’espérance)

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