l’air du brésilien (la vie parisienne) – dario moreno (offenbach cover)
Pour faciliter ma vie il faudrait qu’il y ait moins d’affect. Il faudrait des délimitations mieux marquées, ne pas me confondre à la société et prendre ce qu’il y a à prendre, sans y ajouter des litres de sentimentalités, penser nature et ne pas croire que c’est réclamé, que je vais me faire gronder, ne pas fuir à la moindre contrariété. Ouais. Qu’il n’y ait pas cette si grande vulnérabilité à oser se faire entendre, à préférer attendre, pardon de déranger, je suis désolée, faut pas déconner.
C’est toujours une épreuve d’affronter. J’en fais des montagnes, j’agence les drames, un pavé dans la marre et tout de suite après la tête dans le sable, pas regarder les effets. Les ai fait. Ahem. Ça, c’est fait. La trouille, après. Oh lala, oh lala. C’est la peur qui fait taire la voie, c’est la peur qui t’inventes des bosquets derrière lesquels se cacher, et puis des arbres pour y grimper, toujours est-il qu’en attendant tu n’es pas là, la tête courbée à foncer tête baissée, hey, quoi qu’il en soit pour t’en sortir il faut assumer, peu importe la difficulté. Peu importe si ça secoue, peu importe si ça cogne, si ça dérange, si ça ne va pas se passer comme ça, peu importe les scud, peu importe la mauvaise foi, le désarroi, tant que je ne me décourage pas. Tant que je garde le cap, la vue sur moi. Tant que je prends pas la tangeante, comme pour oublier ce que je veux, comme pour nier la raison, le droit, la petite voix, tant que je ne fuis pas mes désirs, pour une fois.
Je ne veux pas que la société s’adapte à moi. Je veux dire, elle n’a pas été inventée pour ça. Si la société s’adapte à moi, alors elle n’existe pas. Mathématiquement. Et biologiquement. Je veux m’adapter à la société, et trouver l’énergie d’y contribuer. M’employer. Me coller la nature au service de la culture, et pas inversement.
Des rêves, j’en ai assez fait.
Place au concret.
(Parfois, on y arrive).
(C’est désormais une chose que je sais).
Leave a Reply