Toi. Tu trouves toujours à manger lorsque tu as faim. Parce que tu t’en fiches un peu de la main qui te tend du pain, du vin. Il y a toujours quelqu’un, une multitude, tu n’es jamais vraiment là ni ailleurs mais partout à la fois. Parce que tu te remplis de n’importe quoi et de n’importe qui, parce que finalement tu te suffis ? Parce que tu ne cherches que la cerise sur le gâteau, l’expérience nouvelle, le voyage certain, le plaisir – et tout ira bien.
Moi. Je n’ai jamais faim ni souvent plaisir à rien. Me remplir, unique objectif. Ce soir je n’aurais envie que d’un joint, et dormir dans cet appartement qui n’est déjà presque plus le mien, pendant des heures. Des heures. Retrouver la faim, l’envie, le désir, le plaisir, ces espèces de sensations tellement volatiles.
J’entends absolument tout ce qu’on me dit. L’enfant capricieux que je n’ai jamais été et qu’il faut rassurer, le transfert des admirations, des volontés, et même le chauffeur privé qui m’explique qu’il ne faut jamais regretter – mais tout de même bordel, lui-même, s’il avait su…
Je rationalise. Seule issue connue. S’en tenir aux branches le temps que ça passe, car tout passe, tout lasse, et principalement ces périodes bancales totalement merdiques, où je voudrais remonter le temps pour repartir autrement.
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