Chronique #667 : Tout à l’Ego

02 novembre 2005 0 Permalink 0
sitting, waiting, wishing – jack johnson
don’t give up, don’t give in
Elle répète. Comme un mantra. Une chanson. Je dégaine les couplets, elle fredonne le refrain, et tout à coup c’est une rengaine. Le thème du mois, l’idée maîtresse. A la longue, ça finira peut-être par s’imprimer. S’imprégner. A la longue, j’arrêterai de vagabonder. Tourner autour du pot, c’est ma spécialité. Jouer avec les mots, enrober les faits.

Mon père a souvent dit que je n’avais pas fait d’adolescence. Ou plutôt qu’elle avait commencé tard, très tard même, par rapport aux normes américaines. Le teenage, et tout le bordel. C’est surprenant. J’étais persuadée du contraire, pourtant. Mais en y réfléchissant. C’est finalement assez simple. J’ai toujours esquivé l’affrontement. Aucune opposition, aucune transgression. Aucune prise de pouvoir. Il faut dire, je crois, que c’est arrivé deux ou trois fois. Tenir tête, ne pas céder, faire face, imposer, occuper le terrain, exister. Mes yeux dans les yeux de ma mère. Qui débordaient. Systématiquement, j’entends, un peu comme un truc mathématique, un peu comme une réaction chimique de référence, un peu comme s’il ne fallait pas s’étonner de voir l’eau couler le jour où on essaie de briser la glace. Quand je m’insubordonnais, ma mère pleurait. Et moi je récupérais des litres de culpabilité, oh my gode, je suis méchante, et mauvaise, et je fais pleurer ma mère, et pourtant y avait pas moyen d’aller en discuter, tout ce qu’on exigeait de moi c’était des excuses, et c’était vachement dégueulasse, quand j’y pense, cette manière de fonctionner. J’étais réduite à la clandestinité. J’écrivais. Je crachais sur le papier ce que je ne pouvais pas exprimer eye-to-eye. Ma rage, ma colère, mon désespoir, mes désirs de fuir, ailleurs, plus tard, chercher une nouvelle identité. J’écrivais, j’écris, je me raconte toutes les histoires. Je me bats contre moi-même, et jamais je ne montre les dents, parce que je préfère me taire, oui, je préfère me faire violence, et oublier d’ouvrir ma gueule.

Dans mes rêves il n’y a que des fights et des gens qui s’engueulent, en ce moment. Des gens qui logiquement n’ont rien à faire ensemble. Des gens que je ne connais qu’à la Une des magazines, et qui me soutiennent comme s’ils faisaient partie de mon camp. Des amis, des cousins, des tartiflettes. Je crois que je voudrais bien me faire confiance au point de me pousser tout au bout de mes retranchements. Il faudrait que je m’aime beaucoup, il faudrait être très exigeant.

C’est pas évident.

si je résume, mon chat que j’ai a fait une cystite somatique et m’a couillonnée dans les grandes largeurs parce que les boîtes elle trouve ça vachement meilleur. merde alors. j’héberge sarah bernhardt. j’ai pas fini de rigoler.

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