En même temps, la nature, elle a pas beaucoup, beaucoup d’imagination, si vous voulez mon avis. L’est pas franchement abracadabrante, dans son genre. Aucune fantaisie. A croire qu’elle manque d’idées, à force de faire la même révolution chaque année. Ouais, elle sait plus quoi inventer, la nature, pour sortir des slogans rebattus, à chaque jour suffit sa peine, noël au balcon, et le rythme des saisons. Petite joueuse, tiens. Moi, perso, tant de concession au conformisme, ça me sidère. Pourtant c’est pas compliqué, dites. Y a qu’à prendre exemple sur les hommes de marketing de la SNCF, one more time. Ceux qui te transforment un déplacement par train en voyage interstellaire, et hop, ça y est, t’en es convaincue désormais, tu vis sur une autre planète, merci iDTGV, et ma mère qui m’a fait naître. Hin hin. J’ai changé d’univers. Imagine, s’il avait fallu s’en tenir aux distances naturelles. Han. Mais passons. Voyez, hein. C’est pas très difficile, de me faire un effet bluffant. A croire que la nature n’est même pas au courant.
Arf.
Philosophons, philosophons. Je vide pas mes sacs, comme si j’étais rentrée hier. Et puis il reste des cartons. Comme si j’étais pas tout à fait installée, on dirait. Ouaip. Et alors. Si je veux, d’abord. Si je veux, je suis rentrée hier. Si je veux, j’emménage encore. La théorie de la relativité n’a pas été inventée pour les pingouins, que je sache. C’est une question de perception. Une question de veille. Une question d’éveil. Effleurer le jour sur la pointe des pieds. {Je ne fais que passer}. Aftermath. Tenez, ça c’est un truc, par exemple, qui entretient le mythe. L’aftermath, au cinéma, ça dure, quoi ? à peine deux minutes, et encore. Jamais tu vois une nana qui vide ses valises, au cinéma. Ou alors c’est parce qu’elle s’installe, et il faut marquer le coup, you know, envoyer un message subliminal au spectateur, toussa. Alors que dans la vie, la vraie, celle que je vis, for God sake ! C’est interminable, l’aftermath, souvent. Tu vides tes valises, tu ranges ta chambre, tu t’alimentes, tu sors dehors, tu vois des gens. Tu sais absolument que toutes les scénes seront coupées au montage, que c’est pas important. Qu’il s’agit d’occuper les espaces vacants. Un peu mécaniquement. Tu dors. Tu réfléchis. Tu vides tes poubelles. Tu laves ton linge. Tu écris. Tu travailles. Polom, polom. Synchronisée sur l’instant présent. Cui, cui. Juste rire. Cui, cui. Juste regarder. Se dire que c’est nécessaire, pour les plans de coupe, enfin ce genre de trucs, des trucs qui me dépassent, souvent, soit dit en passant, mais j’ai jamais dit que je connaissais toutes les astuces que la vie utilise pour t’emmener là où tu dois te laisser aller, non plus.
Il m’arrive, des jours comme aujourd’hui, d’en avoir ras le cul de la philosophie. Bordel. Qu’est-ce qu’on s’emmerde à rationnaliser tout le temps, et c’est le cas de le dire, tiens, hop hop, un cadran solaire et t’es bon pour l’aliénation, tenue et forcée d’en référer au calendrier. C’est super con. Mais sinon ?
Bonne question.
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