Chronique #723 : Talkin about Girls

17 janvier 2006 0 Permalink 0
pop corn – crazy frog
et manuel des castors juniors
J’ai toujours dit que je voulais un garçon, et puis c’est tout, après la médaille avait prévu trois filles, mais faut toujours se méfier des symboles religieux, quand on voit où ça mène, sincèrement, mieux vaut s’en tenir à son désir. Ça ne pouvait pas être autrement. Un garçon, fatalement. Mes copines, c’était des filles. Et comme nous sommes des personnes un peu têtues, dans notre genre, et ben on a eu ce qu’on a voulu.

Résultat, Léon est le seul gars de la bande. Et le plus grand. A sept ans, une année, ça compte vachement, dites, vous n’avez jamais été des enfants ? Bref. Nous avons là monsieur coq et sa basse-cour, qui même pas s’adressent la parole à l’école, d’abord c’est pas toujours la même, et puis {t(imagines pas si on me voit avec une fille, Maman, non mais oh, tu veux que tous mes potes se foutent de ma gueule}, enfin il ne parle pas comme ça, en vrai, manquerait plus que ça d’ailleurs, mais bon. Nous avons là un tas de petites filles, et surtout deux, les favorites, Lilou-la-première-Dauphine, d’abord, qui a la joie vrillée au corps, et un sourire grand comme un tour de la terre, jamais vu une petite fille aussi spontanément douée pour être heureuse, c’est un vrai bonheur, et puis elle est extrêmement bon public, alors tu penses, Léon adore faire rire, et ces deux là quand ils sont ensemble leurs voix se confondent, et on ne les voit pas pendant des heures, toujours à inventer des jeux de rôles, ou bien ils écoutent de la musique et on les entend rigoler, bref, ils ne se disputent jamais, pas une seule chamaille, en tous cas pas une qui n’ait débordée de leur univers, c’est quand même génial. La favorite numéro deux n’est jamais là si la première n’y est pas. On l’appelle Loulou, elle. Une voix de p’tit mec et une facilité déconcertante à gueuler quand n’elle est pas contente. De ces enfants à qui on ne la raconte pas, tu vois, du genre canard sauvage, et boule de tendresse à la fois, dotée d’un humour redoutable. Me fait penser à cette amie d’enfance des bords de mer. Bref. Les trois, quand on les rassemble, y a rien qui change. Rapport à la paix royale qu’ils nous laissent. Mais surtout à leur gentillesse, leur énergie, leurs rires de ce plaisir d’être ensemble, à chaque fois qu’ils se retrouvent.

Et puis.

Quand ils sont ici, comme ce soir, et quand ils jouent et que c’est à peine s’ils me voient quand je passe au milieu d’eux, et quand je regarde Léon, mon garçon, et puis les filles, et que c’est à leurs mères que je pense, et bien je me demande quel effet ça m’aurait fait, d’avoir une fille. Qu’est-ce que ça aurait donné d’avoir une fille qui me ressemble. Bon. C’est la pure question con qui n’amène aucune réponse, mais j’ai un peu le droit d’être con, des fois, n’est-ce pas. Je me demande si elle aurait été espiègle et gaie, comme Lilou, ou passionnée et en colère, comme Loulou, je me demande si elle aurait été aussi timide que moi, quand j’avais leur âge, voudrais bien savoir aussi à quel moment je me suis résignée, oubliée, pour m’inventer autre, et me taire, et avoir peur, si peur, de n’être pas aimée, jamais, ni par les uns, ni par les autres, oui, je voudrais bien savoir à quel moment j’ai modifié ma façon d’être, en fait. Mais passons. On s’en fout, des divagations. N’empêche. Des fois, je l’imagine, cette fille. Que je n’ai pas.

Voudrais bien m’y voir, je crois !

léon parti chez son père et c’était surprenant. ça suit le sens du vent, en même temps. la tendresse. on s’aime bien, toussa, et y a plus d’aigreurs, putain, c’est presque tout nettoyé, trop bien.

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