Chronique #772 : Sed Non Satiata

12 mai 2006 0 Permalink 0

proud mary – tina turner
c’est toujours ça que kate moss n’aura pas
Ça s’appelle prendre une photo, dit celle que j’aime. Un instantané. Clic, clac, et après tu regardes. Toi, et la scène. Les émotions, les cailloux, tout ce qui te dérange, les machins qui sont là et qui visiblement dénaturent le paysage, putain c’est du photo-montage, incroyable, il y a superposition des calques, et même encore des bouts du négatif, et tu vois les omissions, l’amnésie partielle, la pose un peu floue, les contours pas très nets, comme si t’avais pas appris mille fois par coeur le manuel de l’objectif, mais t’y as pas pensé, pas là, t’as rien réglé, et c’est tout bancal, oh, y a d’l’idée, ouais, mais c’est complètement bâclé, et tu vois ce qui ne ressemble pas à toi, tout ce que tu as du mal à reconnaître et que tu ne regardes pas, avec le temps tu as appris ça, avec le temps je veux la connaissance des causes, maintenant je veux grandir, maintenant je suis grande, maintenant je n’ai plus envie de me laisser emmerder par moi, la mégalo, la parano, et l’oedipe à toutes les sauces. Fuck you, fuck you, fuck you. Du balai. Je me fatigue, et ça m’agace. Pas le temps pour les affaires courantes, il faut qu’autour le monde s’adapte, navrée mais vous n’avez pas idée, non plus, je suis bien placée pour le savoir, vous ne pouvez pas concevoir ce que j’attends de moi, je traque les aspérités, et les petits tas, je liste, ce qui m’enchaîne, ce qui m’entrave, imperméable et confiante, plus jamais souffrante du je, tenace et constante, je sais ce que je veux.

Mouais.

Je triche, j’admets.

A croire que je préfère encore garder un peu de mystère.

second cliché pour la fin de la journée.

No Comments Yet.

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *