Démunie.
Des munitions.
Fatiguée des diversions.
Il faut que je pose ce truc quelque part.
Putain.
Elle m’appelle, des histoires de banque à distance, tout va bien. Je lui dis la joie, le soulagement, le sourire de Léon ce matin, quand enfin c’est devenu certain qu’il y aurait ici demain un gamin qui peut-être voudra bien dire qu’il est son copain. Dingue comme il attache du sens aux mots, mon fils. Dingue comme il a besoin que ça soit officialisé, exprimé. Il va falloir m’expliquer, lui raconter. Mais bref. Soudain elle me glisse qu’ils partent, parce que figure-toi qu’elle a été hospitalisée.
Badam, badam.
Voilà.
Et maintenant, je fais quoi.
Maintenant qu’instantanément j’ai été switchée sur le mode [run away], maintenant qu’il faut attendre pour prévoir de quoi tout à l’heure sera fait, maintenant qu’il faut s’attendre à patauger, maintenant que c’est une obsession qui n’en finit pas de projeter, et qu’il ne sert pas à grand chose d’essayer de faire comme si de rien n’était, maintenant que j’aspire très fort à être droguée, désenvoutée, maintenant que je veux tellement ne pas y penser, et que je ne sais toujours pas comment on fait pour se conditionner à l’instant, à la volonté, pour ne plus avoir à lutter, maintenant que je voudrais connaître le jour d’après, parce qu’alors je saurais me défendre et ne pas être dépassée à l’insu de mon plein gré… maintenant qu’il y a l’envie de fuir, fuir, fuir, et fuir encore.
Comment je fais.
La peur du danger n’a jamais évité le danger.
Comme disaient nos grands-mères.
(justement)
Pouah, pouah, pouah.
Pas question de se laisser couper dans l’élan.
C’est pas le moment, merde.
Get the hell away. Get that fuckin hell away, bordel.
Et la clope avec.
Tant qu’à faire.
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