Et d’une vieille voiture toute pourrie, et d’une clef, et d’un accès réservé, mais tout le monde savait, et j’avais les yeux fermés, et je me laissais glisser, pendant qu’ELLE me parlait, du coton et des images, douceur, indulgence, volupté, no limit, no désappointement, no résistance, abandon mais y a personne qui part, et viens jusqu’à moi, et s’autoriser à être soi, si faible, si pas comme je prétends être, et ne pas bouger, pas rompre le charme, se laisser bercer… dans mes rêves les corps sont habités d’autres âmes. Dans mon rêve j’étais étendue dans un fauteuil, à côté d’ELLE, assise dans un autre, à côté d’ELLE, mais c’était une autre, c’était MA, oui, c’était MA. Me suis réveillée avec l’envie d’y retourner. L’envie de pleurer. L’envie de gerber, boule dans l’estomac. Cafard noir. Mélancolie. Pourquoi, pour qui. Et puis la mémoire est revenue. Me suis souvenue. Son anniversaire. Aujourd’hui, c’est son anniversaire. But elle n’est plus là pour souffler les bougies, because life’s a bitch, et toutes ces conneries.

Et dans ma boîte aux lettres, il y avait une lettre. Une lettre de lui. Son mari. Bien la preuve que je suis synchro GMT comme jamais. Bordel. Une lettre extraordinaire. As ever. Il n’y a que lui qui sait ce manque d’elle que j’ai, il n’y a que lui qui trouve ça naturel. Il n’y a que lui qui m’en parle, sans se planquer derrière les légendes urbaines, de la même manière qu’il n’y avait qu’elle, pour m’aimer sans transiger. Elle qui m’a abandonnée. Sans faire exprès.

Putain.

Des jours comme ça, il faudrait, je sais pas, rester au lit, et faire des galipettes sous la couette. Il faudrait de la tendresse, et fabriquer de l’amour, à profusion, et puis jouir, jouir, brandir le plaisir, se noyer dans le désir, s’oublier, rire, percuter les corps, et niquer la mort.