Chronique #700 : Last Dream

18 décembre 2005 0 Permalink 0
i melt with you – nouvelle vague (modern english)
sunday morning, praise the dawning
Les rires des enfants me tirent du sommeil. Ils coursent le chat dans le salon avec leurs baguettes magiques, ils envoient des sorts, {flipendo} ah ah, {wingardium leviosa}.

Je m’extrais du rêve. Bizarre, ce rêve. Le décor c’est une longue classe, ouverte par un cloître sur une largeur, et il y a l’espace de l’autre côté, de l’herbe, de la terre, et quand on a le dos au mur à gauche il y a une estrade, un bureau en hauteur dont provient la voix de celle qui coordonne le truc, celle qui évalue, juge et t’explique ce qui ne va pas, mais on ne la voit pas, et moi je suis avec d’autres *participants* que je ne connais pas, tout au fond à droite, personne ne se connaît d’ailleurs, comme le premier jour dans un TD à la fac, et on attend notre tour, et il y a de l’angoisse, la même que celle que j’avais avant l’oral du bac en bio, alors qu’il allait falloir trouver quoi dire d’un sujet pioché au hasard, et quand bien même on me l’aurait imposé, même refrain, puisque j’avais pas foutu un pied en cours de bio de toute l’année, avec O. on se barrait au café. La même culpabilité. {Beaucoup de bagou mais pas grand chose derrière}. Il allait falloir que j’improvise, c’était un genre d’exercice de cours de théâtre, on allait me demander d’imaginer, jouer sans filet, montrer ce que j’ai dans le ventre, et moi je disais à ces gens autour que ça allait être un problème, j’expliquais que j’étais nulle à ça, faire sortir des trucs de moi pour les transformer en quelque chose d’autre, ça allait être d’une insignifiance accablante, et y aura des blancs, et puis une assemblée muette, consternée… {C’est tout ?}… et là on me dit, ou je repère, qu’on dirait qu’il n’y a pas ma fiche dans le planning, c’est pas totalement sûr, les avis divergent, la fiche est là et puis plus et puis là encore mais totalement vierge, anyway, c’est comme si j’allais pouvoir me soustraire à l’exercice, puisque physiquement je suis là, mais pas prévue au programme, ah ouf, vais pouvoir me dérober sans rien demander, puisqu’ils m’ont oubliée, et en même temps une forme de déception, ah bon, dommage, j’aurais bien voulu qu’on ait envie que j’y aille, tout de même, et voilà que c’est la fin, plus qu’une à passer, et moi je prends tous les risques, j’avance vers l’estrade, m’assieds à côté d’un élève, à une table juste collée contre l’estrade, et puis je vais récupérer un paquet de feuilles sorties d’une imprimante, juste devant moi, posée sur l’herbe, je m’aperçois que c’est les conclusions finales, pour tout le monde, alors je regarde la dernière page, et je vois qu’on a déjà fait un bilan pour celle dont c’est le tour, alors je fanrafonne, hey les gars, hey toi, pas la peine de se casser le cul, tout est déjà écrit là.

{C’est quoi, ça ?}

Une femme se penche par dessus l’estrade. Suis emmerdée. Merde, me suis fait prendre, avant j’étais derrière, pas pensé qu’ici on pouvait m’entendre, voilà ce que j’explique à la personne à côté de moi, qui n’en a rien branler, un peu comme quand tu te plantes trois fois en tapant le code de ta CB à la caisse du monop’, et que tu prends la nana derrière toi à témoin, ben c’est parce qu’il a changé la semaine dernière, oh merde alors, tout à coup disparue la provoc’, faut s’expliquer. Sauf que bon, elle en à rien à battre, la gonzesse derrière toi. Pas concernée. Mais bref. La femme descends de l’estrade. Elle est brune, cheveux aux épaules, un peu épaisse, fringuée beauf, elle ressemble à rien, aucun charisme, aucune allure, very commune, rien qui accroche, le genre que dans la rue tu ne remarques même pas, qui d’habitude joue pas dans la même cour que toi. {C’est tout ?} C’est tout ce qu’on a envoyé pour nous percuter, nous révéler ? Elle me regarde et elle est imperturbable. Je bafouille trois trucs, nan mais en fait c’est que voilà alors c’est que… but je me tais, plus de mots, rien à ajouter, je ne l’impressionne pas, ça l’intéresse pas, tout mon baratin. Silence. Pas envie de la séduire, d’façons, rien à foutre d’une gonzesse pareille. Et puis la lutte est inégale, et puis c’est eux qui ont triché, c’est eux qui ne laissent aucune chance, c’est eux qui rédigent les conclusions d’avance. Sert à rien de jouer. Silence. Personne ne bouge. J’attends la suite. J’attends la punition, le mépris, je cherche quoi dire pour me justifier et qu’on efface, malgré tout, que je puisse rester, mais je sais que c’est moi qui vais être effacée…

…c’est alors que Lili et Léon m’ont extirpée du rêve.

Expelliarmus !

sérénité.

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