C’est une question d’interprétation. Je me sens vide. Comme si voilà, ça y est, la liberté. Comme si, voilà, ça, c’est fait. Et après. Je n’ai pas d’énergie, pas d’enthousiasme. C’est l’aftermath. Les tiraillements, les redressements. Oh hey. En face, il y a le reflet. Un écran vide. Qu’est-ce que j’ai envie de dire, qu’est-ce que j’ai envie de raconter. Qu’est-ce qui va me donner le désir de m’écrire, qu’est-ce qui va donner un sens à ma quête. Qu’est-ce qui va me remplir. Je ne sais pas. Je suis découragée. Zéro tonus. Puisque ça, c’est fait. Puisque j’ai les informations. Puisque j’ai préparé la table de dissection. Puisque j’ai regardé les projections, étudié les ondes, les transmissions. Puisque je sais que c’est une voie sans issue, et qu’il faut toujours examiner les choses comme elles sont. Sans fioritures. Sans imagination. Les faits. Les indices. Evidence never lies. C’est louche. Toutes ces répétitions. Je ne sais pas comment faire. Alors je rêve. Les gens, les situations. Toutes les nuits. C’est joli, ça donne envie. J’attends. C’est pas comme si j’avais le choix. On verra. Peut-être que ça reviendra. Peut-être que je trouverais une raison d’être. Une passion. Un challenge. Je suis fascinée. Sidérée. Tout ce vide.

Il va falloir des années, sûrement.