Ça m’intrigue.
Enfin, je veux dire, c’est quoi, l’origine du truc. Pourquoi cet air fantômatique, pourquoi ces corps sans âmes. Pourquoi cette impression qu’on a enlevé à l’homme tous ses costumes, et la nature de ses cellules. Reste une silouhette, et l’intelligence. Mais y a plus rien de terrien. Rien de rien. Arf. Ca tombe bien, me direz-vous, puisque c’est un peu ce qu’on leur demande, aux aliens, d’avoir au minimum l’air de ne pas avoir été façonnés avec de la glaise. Ahem. Genre. Tout à coup, quand il s’agit de créer une créature venue d’ailleurs, l’homme de la terre se souvient qu’il est unique et biologique. Tout à coup, il en est fier. Tout à coup, il te l’affiche retour aux fondamentaux de la genèse sa race. Moi, je suis fais de chair, de sang, et d’eau, moi, je suis adapté à mon environnement, et mammifère. Et ça va me sauver de toi, l’envahisseur elastomère, ça va me sauver de toi parce que le boeuf est lent, certes, mais la terre est patiente, tu penses, depuis tous ces milliards d’ans, c’est pas avec ta technologie moderne ou la télépathie que tu vas l’impressionner, non plus. Faut pas déconner. Ouais. Tout à coup, quand c’est pour écrire de la science-fiction, y a plus tergiversation. La force de l’homme, c’est son incarnation. La force de l’homme, c’est la terre dont il est issu et à laquelle il retourne, toute la magie du truc, tout ce qui le dépasse et qu’il s’évertue à ne pas considérer, parce que pas le temps, préfère jouer au soduku tu comprends. C’est fascinant.
Je fais tomber tous les repères. C’est juste une sensation qui te gonfle le ventre à pleins poumons. C’est de l’air avalé à 2000 mètres d’altitude. Une vague qui fouette le visage, et du vent dans les voiles. Tellement plus fort que moi. Tellement fort à l’intérieur de moi. Et ça remue, je vous prie de croire. Ca remue franchement. C’est ronronnant.
Incontestablement vivant.
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