Chronique #202 : Fiction : auprès de mon ELLE

31 août 2005 0 Permalink 0
il y en a des cartons entiers, des débuts, des presque terminés.
extraits – part I
Un couloir. Blanc, froid, hospitalier. Il ne faut pas ouvrir cette porte, là, au bout. La vérité est au bout du couloir. Ne pas ouvrir la porte. Ne pas tomber. La peur. Le silence, puis une voix, terrifiante, une voix qui gronde, fort, très fort… OUVRE IMMEDIATEMENT CETTE PORTE !

Elle sursaute, en proie à une panique diffuse. Un rêve, ce n’était qu’un rêve. Tout va bien. Tout est calme, paisible. Personne n’a crié. Pas d’inquiétude. Facile à dire. Impossible de lutter contre ces images qui déjà s’évanouissent, impossible de faire semblant de ne pas voir que l’effroi s’éparpille à l’intérieur.

Quatre heures du matin. Trop tôt pour commencer la journée, trop tard pour espérer se rendormir. Il faudrait commencer par apaiser ce corps épouvanté, et il faudrait relâcher les tensions, et il faudrait accepter le risque d’une nouvelle immersion onirique, pas sûr que ce soit une bonne idée. Le silence est pesant, beaucoup trop lourd. Il alimente l’angoisse. Elle ne peut pas bouger, pétrifiée. Vidée. Cette pièce est beaucoup trop vide. Vide de sons, vide de lumières, vide de mouvements. C’est beaucoup trop menaçant.

Une cigarette, et elle puis avale un somnifère. Elle sait très bien que ça va être pire, après, demain. Tant pis. Au moins, les somnifères emprisonnent les rêves.

« – Je ne me souviens pas du rêve. Pas une seule image, c’est très étrange. Juste une phrase. La vérité est au bout du couloir. Cette phrase qui résonne encore… Je me suis réveillée en sursaut, j’étais complètement terrorisée, le coeur battant, je n’entendais que ça d’ailleurs, les battements de mon coeur, puissants, affolés. Impossible de bouger, j’ai du prendre un somnifère, vous savez, et ça a bousillé ma journée, le lendemain, incapable de me lever, incapable d’affronter la réalité, la vie, quoi… Je comprends pas. La vérité. Mais quelle vérité ? N’importe quoi. Cette phrase, ça veut rien dire.

– Je repense à votre mère. Où en sont vos relations avec elle, ces jours-çi ? »

Elle se fout de ma gueule, cette psy. Je la paie pour qu’elle lève mes angoisses, à la limite pour qu’elle interprète mes rêves, pas pour qu’elle ramène ma mère, oedipe et toute la mythologie grecque à la rescousse à chaque fois qu’elle ne sait plus quoi dire. Merde alors. Ma mère. Je vois pas le rapport.

day one. halleluyah.

No Comments Yet.

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *