Chronique #625 : You hold all the Cards

20 août 2005 0 Permalink 0
where do i begin – shirley bassey (away team mix)
never apologize, never explain
Je me casse les couilles. Littéralement. Bordel, mais pourquoi je suis découragée comme ça. Qu’est-ce que j’attends. Qu’est-ce que je fuis, parce qu’à tous les coups c’est de ça qu’il s’agit, ouais, ouais. Fatalement. Disons que regarder en face c’est se prendre le nez au milieu de la figure. Disons que je ne sais pas où tourner la tête, et c’est comme quand on a la réponse sur le bout de la langue, voyez, c’est comme dans les blind-test, quand on trouve pas qui chante ce truc super connu, merde, mais si, tu sais, ce mec, là, avec un tatouage sur le bras, ou alors plutôt c’est comme quand on ne se souvient plus de l’endroit où on a posé les clés de la bagnole, ah mais alors zéro idée, même, parce que zéro souvenir, du coup on ne sait pas par où commencer à chercher, et on essaie tout de même de refaire le trajet, et de récupérer des bribes, des images, alors voyons, donc, la dernière fois que j’ai pris la voiture, c’était quand, et blablabla, mais ça ne marche pas, et les histoires se confondent, non, fuck, les étagères de la salle de bains, c’était la semaine dernière, et c’est le trou noir, putain, et il faudrait retourner la baraque meuble après meuble, sans doute, et se lancer dans le grand nettoyage des familles, ouais, c’est sûrement ça qu’il faudrait faire, aller fouiller dans les poubelles, et tout le tintouin, histoire de faire diversion, ouais, histoire de se piéger soi-même, hey, dis-donc, myself, à ton avis, c’est quoi le plus chiant, entre plonger les mains dans la merde des ordures quotidiennes, et révéler direct ton secret de polichinelle.

Par quoi commencer.

C’est un bras de fer interminable. Une partie de poker. Noir, impair, et manque. Et je suis la bille lancée dans le sens inverse. Et la roue tourne, et j’ai toujours peur de me mentir, et de confondre, et j’ai toujours la conviction que je fuis le coeur de moi-même, ouais, d’accord, j’ai sorti la tête du sable, ouais, re-d’accord, je commence à y voir plus clair, han, what a real big deal…! You’re kidding. Je suis coincée. Inside-in. J’étouffe. Please I soooooooo will. Gimme a way, gimme a script. J’ai pas l’énergie. Je ne crois pas en moi. Bordel, ça veut dire quoi cette phrase. Je ne crois pas en moi. N’importe quoi. C’est quoi le rapport. Croire en soi. Putain de concept philosophique, tiens. Anyway. Je manque d’espoir. Cette vie m’ennuie, et je ne sais pas quoi faire d’autre. Aucune envie. Aucun désir. Rien. Je suis vide et vidée, je me traîne. Oh, pas tout le temps, mais souvent. Je saute du coq à l’âne. Aucune exigence. Aucune continuité. Une vie de Polaroïd. Je m’isole, je me cajole. Plus confiance en rien. Plus confiance en personne. J’ai perdu le fil. Communication interrompue. J’ai paumé les interrupteurs. C’est quoi, le sens de la bataille. C’est qui, l’ennemi, c’est quoi, la conquête, c’est quoi, le paradis perdu. Je souffle sur les braises, mais les cendres se dispersent. Photos carbonisées. Morne plaine. Rebâtir, pour quoi faire. Je ne me pose pas les bonnes questions. C’est ce que je disais à G., tout à l’heure. A quoi bon se fracasser le crâne à vouloir donner des réponses aux questions qui détournent l’attention. Corpus Spiritus. Parfois, l’émotion est là. Inspirante. Une communion. En projection. Oh my gode. Please I sooooooo will. Cette paix, là. Cette emplitude. Tout le reste m’indiffère. Mais je ne sais pas faire. Han. Je crois que j’ai vachement de mal à l’encaisser, cette réalité là. Ce truc qui dit que même, tu vois, même si tu pouvais obtenir ce que tu crois vouloir si fort, et ben ça irait pas, parce que niania, ouais, niania, toujours cette sale manie de faire genre, toujours cette sale manie de se retrancher à chouineland alors que c’est bien moi, il faut l’admettre, qui cale aux pieds des marches, et de façon compulsive. Je ne sais pas faire. Je vais me casser la gueule, et peut-être que ça va me ravager les entrailles. J’ai tellement peur. Et je crois que c’est impossible. Irréparable. Et je crois que c’est de ma faute. J’ai fui, chaque fois. J’ai refusé d’apprendre. Je ne sais pas donner. Ni recevoir. Je ne sais pas offrir. Assumer mon désir de (faire) plaisir. Prendre. Regarder. Combiner. Je crois que c’est foutu. J’ai trop de retard. Je suis tordue. Dysfonctionnante. Comment veux-tu réparer un truc pareil. Je ne sais même pas comment il faudrait s’y prendre, c’est dire. Et pourtant ça m’obsède, et ça prend toute la place, et ça revient sans arrêt, au milieu du reste, oui, il y a tout le temps ce sifflement pénible, en ce moment, ce truc qui dit que c’est un tout petit peu facile de tourbillonner, ouais, de tourbillonner, pour créer la confusion, et venir immédiatement me buter aux barrières de mes contradictions.

I sucks.

fuckin boring… you’d better watch la saison 2, j’adore.

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