Chronique #603 : Keepin Options Open

23 juillet 2005 0 Permalink 0
i believe (when i fall in love it will be forever) – stevie wonder
everlasting broken heart
Au téléphone, elle me parle d’histoires de famille. Il y en a un qui a quitté sa femme. Une qui gobe du l.e.x.o.m.i.l, entre les larmes. Un autre se noie dans les dettes, et il va falloir se porter caution. Etc. Des années que ça dure, des années que j’entends les mêmes couplets, et c’est toujours le même refrain, oui, oui, toujours la même conclusion, l’empathie, et l’altruisme, et cette fois ça parle de la psy qu’elle pourrait être, parce que tu vois, il y a trente ans déjà, blabla, mais ça n’arrivera pas, hein, maintenant qu’elle a décidé d’une retraite. Joëlle Mazart would be known as Françoise Dolto, c’est tout nouveau, ça vient de sortir. Le buzz de l’été, où je ne m’y connais pas, mais c’est pas comme si c’était la révolution, non plus.

Je ne sais pas quoi en penser. Je ne sais pas quoi penser de cette manie qu’elle a de rebondir au coeur de ma vie à moi, de mes envies, de mes désirs. Bordel. Et moi, et moi, émois. Elle était où, sa philanthropie. Elles étaient où, son intuition, son écoute, ses prétendues compétences qu’autour on encense. C’est injuste. Toute l’histoire est injuste. Alors je cours après le mythe. Alors j’espère, je vais chercher des bras ailleurs, parce qu’il faut trouver une issue, parce qu’il faut grandir, et renoncer, oui, renoncer à récupérer les bribes évaporées, renoncer à nourrir ce vide autour des épaules. It will not happened. Never. Reste à trouver un équilibre, reste à effacer la rancoeur. Et lâcher, lâcher, lâcher. Gommer la culpabilité qui ronge, considérablement, parce que les questions sont nombreuses, parce que l’incrédulité accouche de pourquois auxquels je ne pourrais jamais répondre, fatalement. Pourquoi ça n’a pas marché, avec moi. Pourquoi est-ce que je suis la seule à ne pas voir cette putain d’auréole dont tout le monde parle. Qu’est-ce que j’ai râté, qu’est-ce que j’ai fait, ou pas, qu’est-ce que j’ai. Etc. J’ai encore rêvé d’elle, la nuit dernière, des bribes de cris, du chantage affectif, des mots qui dépassent pour accrocher, pour intéresser. Toute une série de revendications parfaitement inutiles. La guerre. Alors je me dis qu’il faut trouver des nouvelles pistes. Un nouveau terrain d’entente. Je ne la changerais pas. A quoi bon tourner en giratoire quand il suffirait d’un échappatoire. Le message arrive de partout à la fois, as ever. Le hasard qui accroche l’inconscient, et inversement, comme dirait G. Il y a A. qui me parle de son père, et du verdict sans appel. Tu as gâché la fin de mes vacances. Il y a ce film, hier, et cette mère qui pleure sur elle-même quand son fils cherche des bras qui consolent. Il y a des exemples à la pelle. Et c’est comme s’ils nous avaient abandonnés, et c’est comme s’il fallait les prendre en charge, par dessus le marché. Je crois que j’ai assez donné. Stop.

Je crois qu’il faut arrêter de rêver. Et faire avec.

Léon me manque. Et j’en ai plein le dos.

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