Chronique #600 : Shameless Glam

13 juillet 2005 0 Permalink 0
ah ! si j’étais riche – ivan rebroff
où l’on conjure le comique de répétitions…
Ça fait longtemps déjà que j’ai une dent personnelle contre les petits hommes verts. Ceux qui planquent les affaires, quand je donnerais mes deux pieds à couper que mais enfin j’avais posé le bouquin en cours à côté du canapé, et laissé les clés de la voiture dans la poche de cette veste-là, la verte, et rangé le tire-bouchons à sa place, dans un pot sur l’étagère, et c’est bien la preuve que j’en suis sûre, mais alors du genre certaine, oui, oui, absolument convaincue, même, parce que deux pieds, ça sert, tout de même, enfin je veux dire, c’est utile, hein, rapport à la marche, toussa, et puis aux chevilles emmêlées sous les tables, parfois, et puis comment tu veux jouer la star de la plage avec ton vernis strass-on-the-aubergine, et tes tongs à paillettes, si t’en as plus, des pieds, non, c’est vrai, quoi, pas le genre de trucs dont on se sépare sans y penser, fatalement. Bref. J’ai toujours su que les petits hommes verts étaient malfaisants, rien à voir avec les lutins du cordonnier, par exemple, rien à voir avec ceux qui font tout le boulot quand tu dors, les gentils, les helpful, ceux qui veulent ton bien et ta joie, ta tranquilité et ton sourire, arf, ceux-là n’existent pas, hélas, trente fois hélas même, à part dans les livres pour enfants, et c’est pas loin d’être un scandale, by the way, de mentir aux gamins à ce point, non mais, après il y en a qui grandissent et qui croient à ces histoires, figurez-vous, faut faire gaffe un peu, merde.

Anyway. Attendu que je les aime pas, les petits hommes verts, on pourrait se demander comment s’est imposée l’idée imbécile de leur confier mes cartons, et mon lit, et mes fringues, tant qu’à faire. Faut pas s’étonner, après, que les voies s’enflamment… Cinq jours que j’attends mes affaires. Cinq jours que je fais le guet, à ma fenêtre, point de vue imprenable, s’il en est, en conjurant le ciel, s’il vous plaît, quelqu’un, faites qu’ils apparaissent, et qu’on n’en parle plus, après, j’ai autre chose à faire, merde, que de tourner en rond dans un appartement vide toutes les matinées du mois de juillet… Cinq jours que je bouffe du temps pour rien, cinq jours qu’on m’explique au petit déj’ qu’il faut pas s’en faire comme ça madame, ils seront là d’ici une heure, les déménageurs, pour finir par concéder à l’heure du déjeuner qu’il y a eu une complication inattendue, et que la caisse n’est pas encore partie, sorry, mais c’est pas à cause de nous, vous comprenez, c’est la faute du thermo-nucléaire, et même peut-être c’est un coup des extra-terrestres, allez savoir, et c’est insoutenable, vachement, et je suis impuissante, totalement, oh, bien sûr, je les appelle tous les quarts d’heures, ou presque, c’est inadmissible, je vais vous envoyer un aéropage d’avocats, ou des tueurs à gages, et ça va racailler du côté des centres d’exploitation, je vous prie de croire, et blabla, comme si ça allait matérialiser the famous container au milieu de la rue, arf, arf, juste comme ça, simple claquement de doigts. Mais faut bien trouver un exutoire, hein. C’est que c’est un peu énervant, voyez, le foutage de gueule en règle. Un peu super gavant. Vont voir ce qu’ils vont voir, ces cons, tralalalère. En attendant, puisqu’il était dit que je ne verrais rien venir aujourd’hui, puisque c’est inutile de batailler contre la malice verte, je suis allée chercher ce qui me manque, ce qu’il me faudra, pour habiter ici, de l’essentiel et de l’indispensable, oui, oui, et comme la domotique, c’est fantastique, et comme je suis grave fan, voire considérablement crâneuse, j’admets, question objets and design, et bien je me suis offert la collection complète, hop hop hop, pretty woman style, comme dirait E., at le magasin d’électroménager, et ma nouvelle cafetière elle déchire sa mère, voilà l’idée, so vas te faire foutre le 12 juillet, après tout y a rien de grave, non, rien du tout même.

à part ça, j’ai hâte de voir arriver et partir des trains.

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