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Arf.
C’est la première fois.
Rires. Ça fait plaisir. Comme si ça devenait un peu plus concret, au fil des heures, au point qu’à présent, c’est spontané. J’habite ici. Ouaip, bon, pas encore exactement, non plus, j’admets. Puisque j’attends. Trois jours de rab, un imprévu, comme des vacances inattendues, le temps de me re-poser, le temps de prendre celui dont j’ai besoin pour déballer mon envers avant de m’attaquer au nouvel endroit, si on peut dire ça comme ça, le temps de me prendre en charge, et de m’essayer à l’indulgence, pour une fois, laisser tomber les check-list, et puis ouvrir les vannes, j’ai besoin de temps pour choisir, et pour me découvrir, et il faut y aller pas à pas, cette fois, et composer, note après note, et je sais bien que c’est pas de bol, croyez-moi, d’être née dans la peau d’une autre que Wolfgang, parce que ça prend plus de temps, pour orchestrer les partitions, quand on n’a pas l’oreille absolue, fatalement, mais bref, c’est pas comme si j’y pouvais quoi que ce soit, on va dire.
Je pose mes bases. Je m’articule, je me synchronise. Dans quelques heures, je récupère mes meubles, et mes parents derrière, comme ça, ça sera fait, hop, hop, mercredi ils s’en vont avec Léon, d’ici là il faudrait peindre, et poser des étagères, et filer acheter ce qui manque, commander un canapé, et des machines à laver, et puis appeler my incoming boss, et puis comprendre quelque chose à la LiveBox, et puis déballer les cartons, brancher la chaudière, assembler la mezzanine, faire installer une prise de téléphone. A part ça, je n’ai aucun planning. Arf. Juste envie de me laisser vivre a little bit, voyez, ne pas aller trop vite, et ne pas me perdre en route, et rassembler les bouts éparpillés, et suivre mes traces, et entretenir ma flamme, ouais, celle qui est beatnik, et il me faut un peu de temps pour m’habituer à celle que je suis, au bout du compte, celle que j’ai l’impression d’avoir retrouvée, seulement à l’époque où on s’est perdues de vue elle n’avait pas huit ans, voyez, alors ça fait un sacré vide spatio-temporel, quand même. On peut pas tout rattraper en dix minutes, et heureusement, d’ailleurs, parce que ça pourrait être vexant, quand on y pense, de n’avoir plus rien à dire sur tant d’années après à peine plus de temps qu’il en faut pour se faire cuire un oeuf. Enfin passons. Once again, je perds le fil.
Je n’ai pas envie de m’organiser. Pas tout de suite. Cet été, j’ai envie que ma vie soit un joyeux bordel, au gré des envies, et des manques, et ne pas m’inquièter des jours d’après, et me laisser glisser, porter, et voir venir, doucement, au fil du temps, j’ai le temps, oui, le temps de m’aménager, le temps de composer, histoire de ne pas me tromper d’endroit, cette fois, et ceci vaut pour tout le monde, enfin je me comprends, c’est un truc entre moi et moi, cette histoire là, m’en voulez pas, anyway, partout où je regarde, j’aime, partout où je suis, j’aime aussi, et j’aime des gens, en ce moment, beaucoup plus de gens que d’habitude, à vrai dire, alors ça me réconcilie, et puis ça m’éblouit, sans m’aveugler non plus, arf, arf, vous pensez bien que je ne me laisse pas prendre à mon propre piège, okay j’ai changé de point de vue, mais je reste un vieux singe, héhé, je suis super forte en grimaces. Bref.
I’m in love with life, i guess.
–
[edit]
lundi, 9h du matin, je ne suis livrée que demain, c’est l’histoire sans fin, bientôt on comptera les morts, and i’m not kiddin, et d’ici là, peinture… c’est la vie, il paraît.
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