C’était une journée bizarre. Une journée sans autre désir particulier que celui de s’éterniser au lit, à demi-consciente, comme sur un tapis volant, alors qu’il y aurait mille autres choses à faire, certes, mais à la seule idée d’aller se confronter à la vie en plein-air, et à tous ces visages de passage, oui, à la simple idée de mettre le nez dehors s’il n’est pas nécessaire d’aller ravitailler en nicotine, ou en café pour le petit déjeuner, il y a tous les modèles d’excuses répertoriées au catalogue des masques de mauvaise foi qui se pointent la bouche en coeur, hey oh, laisse tomber les velléités, très chère, inutile de s’agiter, c’est pas la journée. Pas de planning, pas de projet. On verra demain, ou lundi, même. Aujourd’hui, c’est pyjama-day.
Nous avons erré, du matin au soir, nous avons cherché à occuper les heures, pour fuir les suppliques électriques, l’abscence, et il a fallu s’anesthésier dans les vapeurs de fumée, et nous avons comblé la faim, et la soif, et nous avons changé de sujets, ricané, soupiré, bridget-bradshaw-de-mc-beal-style, et c’est tout de même formidable, de se laisser aller à des journées comme ça, des journées débiles, paradoxales, des journées où l’ennui n’est pas ennuyant, ni angoissant, et pourtant il s’infiltre partout, tout le temps, des journées où l’on se fait du bien, finalement, dans l’attente d’on ne sait pas très bien quoi, une vague, une excitation peut-être, la sensation d’être vivant, enfin un truc du genre, probablement.
the best gâteau au yaourt, ever.
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