
lolly pop – the cordettes
same player shoot again
La mauvaise humeur ne dure jamais longtemps, en ce moment. C’est bon, ça suffit les pleurnicheries. Pas que ça à faire. Tu vois l’échéance approcher, tu sens la trouille monter. Insidieuse. Tu voudrais te détacher de cette certitude que ça va te retomber sur la gueule, bientôt, qu’il n’y a pas de raisons pour que ça dure, voyons, depuis quand c’est prévu au scénario, tu sais bien comment ils terminent, les tours de manège. C’est pas à toi qu’on va la faire. Il y a des jours où tu te réveilles, et tu guettes. Des heures où tu attends, résignée. On le sait bien, que c’est toujours décevant. On le sait bien, que tu vas toujours trop loin. On le sait bien, que tu gères rien, que c’est déréglé, mal programmé, que tu t’envoies toujours là où il ne faudrait pas foutre le quart d’un orteil. Tu préfères la vie quand elle est compliquée, ça t’arrange. Plus facile pour justifier les espaces vacants. Tu t’amuses à lancer les dés, c’est toi la plus forte au poker. Coups de bluff et stratégies, let’s play my rules, babe. Tu vois pas le coup venir. T’es en effervescence. Tu fais monter les enchères. Il était une fois une fille aux abois. Bien sûr ça finit mal, à chaque fois. Ils font pas attention aux règles, les gens. Jamais. C’est ballot, d’ailleurs. On gagnerait du temps. A part ça, tu comprends. Chacun à essayer de débrouiller les fils. Même toi, t’as pas toujours le temps. Trop occupée à réparer l’intérieur, trop obsédée à repérer les tricheurs. Faut du temps pour dévoiler tes cartes, maintenant. Pas question d’abattre le jeu trop vite. Question d’humiliation. T’avais pas vu qu’il bluffait, for god sake, mais on t’avait rien appris dans la vie ? Fuite en avant. Pitié dangereuse. Tu la jouais pleurnicheuse. Tu récapitules les enchères. En face il n’y avait plus personne, tu penses. Il y a des gens qui ne conservent pas leur vie dans des archives. Il y a des gens qui ne se braquent pas sur des détails, des gens qui ne voient pas ce qui pourrait laisser penser qu’il faut croire tout ce qu’ils disent. Alors que non voyons, c’était pour rigoler. Non mais ça va pas, hein. Ça te fait pas rigoler, toi. Mais alors vraiment pas. Dans un jeu, il y a des règles. As already said. Tu t’y accroches ferme. Tu détestes tricher. T’as jamais trouvé ça drôle, même. Tu veux gagner à la régulière, tu veux être fière. Tu veux que ça soit difficile, tu veux qu’on te défie. Tu veux qu’on joue encore. Tu veux être battue, plaquée au sol, guerrière. Je me rends mais j’ai pas perdu, non plus. Tu veux l’endurance, et que ça dure encore. Tu veux rayonner, comme tout à l’heure. Tu voudrais ne pas y penser, à la malédiction du 25 mai. Tu te rappelles ce garçon dont toutes les filles étaient folles. Celui que toutes voulaient. Cette première soirée, et tu devais partir, et il te rattrape au vestiaire, dis tu veux pas danser… Tu avais refusé, il connaissait pas ta mère… fallait rentrer à l’heure. D. était venue te voir, non mais t’es folle, t’as vu qui c’est, on s’en fout de ta mère bordel. Ouais ben justement hein, risquer un châtiment éternel pour la star du lycée, c’était pas dans tes projets. Vu comment tu n’imaginais pas qu’il puisse s’agir d’autre chose que d’une conspiration quelconque. Et puis il y a eu cette soirée, la deuxième. Il est revenu, il t’avait embrassée, et ça avait duré des heures, et c’est inexpliquable, ce sentiment que tu avais. Inexpliquable la manière dont tu t’es interdit de le revoir après, tellement tu avais peur qu’il se moque, tellement ça ne pouvait pas être possible dans cette vie, qu’il arrive un truc pareil. Boum, badaboum. C’était tout cassé chez toi. Il a fallu réparer. Tu vois ce qui a changé. Les représentations, les réalisations. T’as la trouille de t’emballer. Juste être celle que tu aimes, une fois encore, mais que ça s’arrête jamais. Juste être désirée, ça suffirait.
piscine ce matin… vachement bien !
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