
crédits sculpture richard becker
Tu as du mal à te rappeler comment c’était avant. Pas avant lui non ça tu sais et c’est pas un hasard si tu penses tellement à cet autre lui d’autriche en ce moment. Non tu te demandes comment c’était avant la cuirasse et puis évidemment tu te demandes aussi quel a été le premier coup porté et à quel moment tu as senti qu’il fallait te défendre. De plus en plus. Couche après couche. Ne pas se laisser atteindre sans l’avoir décidé. Envahir l’espace et tracer des traits et répéter les mêmes gestes mais ne jamais se laisser surprendre par derrière. Ne laisser aucune prise à l’inattendu d’ailleurs il ne fallait rien attendre non plus. Le jour où on t’a fait prendre conscience qu’il fallait maîtriser ton regard et bien tu as appris à fermer les yeux sur l’émotion – ou alors tu détournes la tête. Le contrôle ou la fuite, t’as un pied dans chaque camp. Ecrire les règles. Auto-alimenter la machine et ne pas rêver plus haut que tu n’aies le temps d’inventer. La demande et l’offre brouillées dans l’oeuf. Donner trop mais jamais tout. Attribuer des rôles. Ne rien laisser au hasard. Pourquoi est-ce que tu as construit tout ça ? Et quand ? Et comment t’étais, avant ? Ils sont passés où les souvenirs de quand c’était autrement ? Tu voudrais bien arriver à arrêter de fuir le désir de toi. Tu voudrais bien ne plus aspirer au contrôle de celui qui n’existe pas. C’est comme si il y avait un tunnel bouché (une aorte encrassée). C’est comme si tu voulais de l’espace.
Tu voudrais bien apprendre à être surprise.
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