
En même temps ça t’arrange, cette fois. Presque ça te rassure. Tout est en ordre. Tu vas le rappeler. Il va faire l’étonné. Ou bien expliquer le truc et ça sera imparable. Ou bien te désarmer par une franchise nonchalante. Ou bien même pas décrocher. T’en as rien à foutre en fait. C’est pas ça qui te trotte dans la tête. Toi tu ne vois que le Symptôme. Cette sale habitude de merde. Croire au pied de la lettre et lire du troisème degré quand il ne s’agit que du deuxième ou pire qu’on en soit déjà au quatrième et cette foutue confiance trop vite parachutée et cette hypercrédulité bâtie comme une bombe à retardement tout le temps parce qu’au record du sprint vers les châteaux en espagne t’es championne olympique d’honneur. Déjà arrivée alors qu’il y en a qui ne sont même pas partis dis donc. C’est l’histoire de ta vie dans ce monde de gens qui ne sont pas toi. Qui ne parlent pas comme toi. C’est aussi simple que ça. D’ailleurs maintenant t’as bien pigé le phénomène. Et puis… Il y a pas longtemps tu as rencontré ces gens un peu différents et d’abord t’as eu du mal à en croire ta magic-ball. Merde alors c’est pas une légende urbaine finalement ils existent pour de vrai ceux-là et même il n’y a plus jamais à s’inquiéter de trouver un sens caché à leurs phrases anodines. C’est plus la peine d’essayer de traduire ni de te méfier puisque leurs mots n’espèrent pas te faire confondre une nuit sans lune avec une éclipse solaire. Ces gens pas comme les autres mais un peu comme toi. Alors t’as réalisé que peut-être c’était pas toi le problème en fait. Peut-être que c’était les autres le problème, même si ça fait des centaines d’autres à fuir comme un nuage radioactif supra-toxique. Parce que t’as pas que ça à faire non plus hein de passer tout ce temps à te demander pourquoi et ce que t’as pu bien faire et repasser le film mille fois pour tenter de savoir à quel moment tu n’as pas capté le sens masqué des phrases dites sans réfléchir. Parce qu’il y a des gens qui vivent autrement et tu les connais maintenant et c’est vachement agréable cette nouvelle extase killeuse d’inquiètude. Du coup ça finit par te faire bien rire tout de même ces autres un peu dingues qui te filent leur numéro de téléphone pour pas que tu l’utilises, par exemple. Et t’as plus le temps de pleurnicher.
Même si ils sont nombreux, les autres.
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