
Alors par exemple il y a la naissance de Léon et cet instant, quand il s’est élevé devant toi avec ses yeux grands ouverts, et sa bouche qui s’est tordue dans un soupir éclatant, et c’était son premier souffle, et il ne pleurait pas, non, il n’a pas pleuré, et on l’a posé contre ta peau, et bordel c’était surnaturel, comme si on t’avait parachutée dans un monde parallèle, et tu te souviens que t’avais mis pas loin de deux jours pour redescendre, et puis tu te demandes si c’est important, le premier cri d’un petit d’homme, et pourquoi le tien il n’a pas crié, et puis tout à coup il y a cette vision du malaise que tu as toujours quand il s’agit de crier ton effroi ou ta colère ou ta jouissance ou ton chagrin et puis cette envie qui te tord le ventre, parfois quand tu voudrais gueuler mais que tu as peur qu’on t’entende. Ou de t’entendre toi pousser ce cri là. Ouaip ouaip. T’es rien qu’une trouillarde en fait si ça se trouve. Ouaip ouaip n’empêche que c’est surtout une question d’autorisation à mon avis, tu vois. Autorisation, le mot est lâché et c’est pas un petit mot de rien du tout ces temps-çi t’es au courant tout de même, hein, que c’est le premier mot clé apparemment, et que depuis que tu autorises toi et les autres et bien c’est quand même beaucoup plus agréable, ta vie. Bien sûr tu vas me dire que c’est un peu facile d’assaisoner à toutes les sauces, mais cette histoire de cri et bien ça tient la route, c’est pas si tiré par les couettes que ça en à l’air, je trouve. Ouaip ouaip. Comme d’hab, c’est pas la révolution, mais ça change rien comme tout.
Alors vas savoir.
Leave a Reply