Chronique #440 : Capricieuse

31 décembre 2004 0 Permalink 0
Tu ne sais pas attendre.
tout, et tout de suite
Certes, tu ne connais pas beaucoup de gens qui aiment ça, attendre. Seulement, t’as l’impression que chez toi, c’est pathologique, parce que ça épuise considérablement tes nerfs, mais surtout parce qu’on dirait bien que c’est de pire en pire, cette intolérance, et que c’est pas loin d’être une phobie, même. Tu fuis à la moindre alerte, et tu contournes, et tu t’arranges, un peu comme un agoraphobe connaît tous les trucs pour éviter la foule, alors tu ne prends plus aucune initiative, et il n’y a que l’instant présent auquel tu te raccroches, parce que tu ne veux plus t’éclater la tronche contre des portes encore fermées sous le seul prétexte que c’est pas les bons horaires d’ouverture, tandis que l’autre se lance au pied levé dans l’écriture d’un roman-fleuve, pour t’expliquer qu’il existe tout un tas de terribles autres explications à l’attente, et que d’ailleurs c’est de ta faute uniquement, alors tu ferais mieux de réfléchir un peu avant de parler, et tu es coupable, coupable, une vraie connasse, celle-la, mais quel talent d’improvisation, mon dieu, c’est à peine croyable, et tu sais que tu n’arrives pas encore à la faire taire, alors tu te tais, toi. Globalement. Tu fuis l’attente pour noyer sa parano, parce que tu connais déjà l’épilogue, et que t’en as marre de te coltiner ses jérémiades inépuisables. Tu n’attends plus rien, et tu ne fais plus rien qui puisse te faire attendre.

Même si parfois elle est plus forte que toi.

on avait dit pas de réveillon et puis finalement si, comme quoi.

No Comments Yet.

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *