
Je refais le film.
Arrivée à la gare, V. m’attend évidemment. On se pose chez elle, on se fait une pita, on se raconte nos vies, j’adore ça. Trois heures devant nous, ici c’est porte ouverte, les copains de Petit A. entrent et sortent de partout, V. ouvre une bouteille de rosé, le téléphone sonne, j’en profite pour m’offrir un quart d’heure de fou-rire sister-spirit, j’ai l’intuition que cette soirée ça va être trop classe. Survoltée et je ne sais même pas pourquoi. Bref, on enfile nos fringues qui vont tout déchirer (parlons peu, parlons bien, parlons jeunes) et on passe prendre Re. qui fait la gueule et qui nous casse un peu les reins (à défaut des couilles que nous n’avons pas) avec les résultats sportifs de la semaine. Rien à foutre du rugby, c’est la soirée des sorcières, je te signale que les soeurs Halliwell elles en ont rien à battre de la branlée qu’a pris jesaipaki, elles ont des démons à combattre !!
Bon. Retour à la gare, ils ont des TER incroyables dans cette gare c’est l’an 3000 qui commence, mais je m’égare (ah ah). On récupère Ri. – qui se trouve être le mari de S. la reine de la fête et évidemment le seul mec drôle cultivé intéressant et hétéro de la soirée mais j’ai quand même des principes comme par exemple on-ne-pique-pas-les-maris-des-autres-d’autant-plus-le jour-de-leur-anniversaire. La question est donc vite reglée, hop une bonne chose de faite.
Arrivée sur les lieux du crime. Je ne connais absolument personne et c’est absolument délicieux car je peux être qui je veux. Probablement juste moi mais le champ des possibles est amusant. Eux, ils sont tous comédiens artistes ou musiciens, peu nombreux à en vivre mais tout le monde en parle. Je repère rapidement la bande des fils du coupeur de joint, pas de ma faute c’est une question d’odeur. G. a vite compris d’ailleurs, Syl. roule en manufacture et ça tourne dans tous les sens pendant que G. nous fait son numéro habituel paraît-il, ça va durer toute la nuit. Marina Foïs version homme, G. c’est du grand spectacle.
J. arrive vers deux heures du mat’ avec un bouquet de menthe fraîche et tout de suite c’est l’heure des Mojitos. C’est pas parce que je ne bois pas beaucoup ce soir que je ne vais pas me la péter reine des cocktails. On pile des glaçons avec une cuillère en bois et j’apprend que c’est avec J. que P. a coulé son bateau. Elle je vais vite l’aimer bien – et Gé. la chanteuse de la première partie de Jack aussi. Des jolies filles venues sans leurs mecs mais avec du Noir Dés’ et on va en profiter, même si V. dit que c’est indansable et qu’elle veut du rock dansable elle. Elle en aura, parce que dehors c’est pétanque et nuit noire, on bouge. J’adore la pétanque, madeleine de Proust, et surtout j’adore arbitrer à la « il prend le point ! » et même si personne ne me croit, peut-être parce que Gé. a dégoté de quoi fumer pour J. et moi – ça fume les filles ?, en fait on fume en continu, état stable et léger. Bref même si B. et R. viennent systématiquement vérifier ce que je dis alors que SH et Gi. confondent systématiquement cochonnet et cailloux, c’est agréable.
Les heures passent, certains disparaissent – c’est logique au pays des sorcières. Je trouve Libé posé dans un coin, je me pose aussi, je lis Libé, ça faisait longtemps. Quand je retrouve les autres ils ne sont plus que quatre, S. et son mari Ri., G. et une de ses copines D. Cinq heures du mat’, même plus la peine d’aller dormir alors on va se balader près des étangs, c’est ahurissant ces étangs, il y a un ciel étoilé et la brume traditionnelle comme si l’eau était très chaude. On fait les débiles, le Coca-Light et les Bing-Bisous. On parle musique, Dawson-la-série-la-plus-improbable-tellement-les-dialogues-sont-rythmés-à-deux-à-l’heure-et-tellement-c’est-crétin, Sex & the City et AbFab. Ri. est pianiste de jazz, alors on va médire sur Pete Cincinatti et autres usurpations, et on se lance sur des débats à la con du genre est-ce que Nirvana aurait eu le même destin que les Gun’s si Kurt n’avait pas tiré cette balle, mais quand même Never Mind mais quand même et c’est parti sur les unplugged de MTV, les concerts de Portishead, les trois autres disparaissent à leur tour et nous on parle on parle on parle. Il fait jour à présent, V. et Re. réapparaissent c’est l’heure de partir et toi va rejoindre ta femme, dommage mais va rejoindre ta femme. Il est un peu triste car il repart tout à l’heure, il joue ce soir à Paris.
V. se marre parce que je n’ai pas dormi. Elle bosse à neuf heures. Non mais je ne POUVAIS pas dormir, les deux pieds sur terre depuis hier, jamais vacillé, je ne pouvais pas abandonner cet état que je réclame tellement, pour une fois qu’il était là, qu’on parlait, qu’il n’y avait rien de giratoire…
Café chez Re. Je me couche chez V., réveil quatre heures plus tard en plein fou-rire, un rêve débile et très drôle. Ce soir, dîner avec V. Re., Grand A., Ra. et Petit A., salade de pâtes au curry, courses à faire. Avant il faudrait que j’arrive à dormir un peu quand même.
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