
J’adore les gares en général.
La gare du Nord. Troisième gare au monde en terme d’affluence et de traffic. La gare du Nord, bouillonnante et monstrueuse où l’on croise des Thalys ou des RER, des Corails ou des Eurostar – il y a une hiérarchie sociale terrible gare du Nord, trois étages et trois mondes.
Les gares de province aussi et leurs voies distribuées n’importe comment – d’abord c’est la voie B puis la 3 ensuite la 2 et enfin la Z, allez comprendre la logique (et pourquoi toujours essayer de tout comprendre après tout, un peu de chaos merde quoi bordel !)
Tiens, trois moineaux pas farouches juste devant moi. Invitation au voyage. Eux n’ont pas de bagages – la transition est facile. J’adore les gares, j’adore les voyages, je déteste les bagages. Je voudrais partir les mains dans les poches et la tête en l’air, sans avoir à trimballer ces deux sacs encombrants mais indispensables, évidemment. Les bagages, d’abord on ne sait jamais quoi mettre dedans, comment les porter, où les installer, et puis ça fait mal au dos, ça fait transpirer, c’est jamais assez grand, c’est pas du tout pratique les bagages (ah et puis depuis le 1er juillet il faut les étiqueter, mais la SNCF ne distribue pas d’étiquettes et les contrôleurs ne sont pas assermentés pour vérifier l’identité des gens qui les accompagnent, bienvenue en France pays des réglements toujours plus crétins).
Bref. Il y a des trains mythiques aussi, que j’aimerais bien prendre ou que j’ai déjà pris, comme l’Orient-Express. Souvenir de mon premier voyage à Vienne, le plus étonnant. Train couchette, treize heures pour traverser l’Europe de l’Ouest, on m’avait prise pour une folle. Et alors qu’est-ce que ça pouvait bien leur faire, que j’ai envie de profiter du voyage ? Que je préfère le train à l’avion, les gares aux aéroports, le sifflet du chef de gare au OK de la tour de contrôle, les rencontres éphémères à l’anonymat quoi qu’il arrive ? J’aimerais traverser l’Inde en train, et puis aussi le Transsibérien – m’arrêter en chemin, toutes les étapes jusqu’à Pékin (this is dedicated to E.). Découvrir les trains argentins, et tous les trains des pays lointains (les rimes c’est involontaire, je ne suis pas tout à coup devenue poète !).
Et quand je serais vieille et que je voudrais me reposer, j’achèterais une petite gare desaffectée au milieu des Landes et on dirait que je serais une garde-barrière !
Ah, et je suis obligée aussi d’en venir aux contrôleurs. Leur curieuse manie de systématiquement chantonner avec un accent occitan, de m’inviter à boire des coups (Paris-Nantes et le Ricard, je n’oublierais jamais !), de ne jamais me coller de contraventions ou de surtaxages. Jamais su pourquoi, je dois vachement leur plaire aux contrôleurs !!
Sinon… juste avant de partir, faut juste que je prévienne que le premier qui fait sonner son portable dans MON wagon pendant le voyage, je le piétine – son portable. Que celui qui par hasard aurait hérité du côté fenêtre alors que je serais côté couloir et qui compterait se lever toutes les deux secondes pour n’importe quelle raison risque de se faire assassiner – du regard. Quant à ceux qui se lèvent une demie-heure avant l’arrivée en gare pour être sûrs qu’on les laissera sortir, alors vous, les toujours pressés, vous me faites sourire. Fallait pas préférer le train !
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