Chronique #301 : What’s wrong with kids ?

10 septembre 2004 0 Permalink 0
Il faudrait que je trouve pourquoi toute seule je n’arrive à rien.
…when they’re not kids anymore…
Je sais pas ce qu’il m’a manqué pour apprendre à construire créer imaginer toute seule. Je ne sais pas pourquoi j’ai tellement besoin de duos dans tout ce que je fais – de partner, de sister, je ne parle pas d’amoureux là enfin pas essentiellement. Pourquoi toute seule je n’y arrive pas, j’ai beau essayer ça ne fonctionne jamais – une espèce de besoin chronique d’être en permanence tirée vers le haut. Justification de l’être, voilà tu es là et c’est bien que tu sois là, c’est utile, et nous allons faire ceci et cela etc. A deux, je suis capable de tout et c’est en permanence que j’essaie de convaincre et de me convaincre… Ce que j’envisage, si personne ne me suit ou ne me précède je laisse tomber. Pas confiance. I need a coach – either I need to be a coach. Et c’est pire depuis la mort de MA.

C’est une vieille histoire. Longtemps je l’ai imaginé ce cousin jamais né, qui aurait été mon grand-frère puisqu’on aurait eu les mêmes grands-parents. Matthieu. Longtemps je lui ai parlé et je lui racontais tout et je lui posais des tas de questions et il avait toujours des réponses. Dès que mes parents ont déménagé dans cette ville qui ne m’a jamais adoptée, j’en ai parlé à tout le monde comme si il existait pour de vrai. Oui bon on sait tu as un cousin génial qui sait tout faire, tu nous fatigues un peu là. Evidemment j’étais obligée d’inventer des tas d’histoires abracabrantesques pour expliquer pourquoi personne chez moi n’évoquait jamais son existence… Je me rappelle de soirées où, après avoir joué à Angélique avec C. ou S. (c’était un peu une obsession, c’était devenu une habitude ces histoires de Geoffrey et de foulards), je parlais des heures de Matthieu – jusqu’à ce que le sommeil nous ferme les yeux. Matthieu qui trouvait très rigolo ces histoires de Sultans, Matthieu qui aurait joué avec nous si il avait pu, Matthieu qui était interdit de séjour à la maison parce que ses parents et les miens étaient fâchés pour une histoire d’héritage lié à la mort d’un cousin de mon père…, j’inventais et j’étais super forte en invention. Pure mytho.

Mais Matthieu n’existe pas. Il n’est jamais né, son père est mort avant même que sa mère ne soit enceinte. Trop con. C’est moi qui suit arrivée à sa place, moi l’usurpatrice. Je ne sais pas exactement où est le noeud mais il doit être dans ce coin là.

«Oui, parfois la pensée la plus folle, la plus impossible en apparence, s’implante si fortement dans votre esprit qu’on finit par la croire réalisable. Bien plus : si cette idée est liée à un désir violent, passionné, on l’accueille finalement comme quelque chose de fatal, de nécessaire, de prédestiné, comme quelque chose qui ne peut pas ne pas être et ne pas arriver.» Le Joueur, Dostoïevski.

Bon c’est décidé, je pars demain. Grâce au méridien Yang (merci E. !!) et à la magicienne, je suis presque guérie, et puis pas envie de louper V. et tout le reste. Bon merde, il va y avoir de l’orage.

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