Chronique #694 : Catch a Wave

12 décembre 2005 0 Permalink 0
stars in your eyes – herbie hancock
le progrès est-il soluble dans l’orgasme ?*
J’ouvre les yeux. Il est 5h53. Ca n’arrive jamais ça, d’habitude. D’habitude, je suis toujours tellement écrasée qu’il faut trois rappels du réveil, et France Inter. Ahem. Weird. Super louche, même, si vous voulez mon avis. Allez savoir pourquoi Morphée me jette. Allez savoir qui a décrété que la nuit était terminée. Plus sommeil. Alors que c’est même pas la fin d’un rêve, alors qu’il n’y a rien à quoi s’accrocher, rien de doux, rien de tendre. Quoique. Mais bref. J’ai pas accès au matériel du rêve, comme dirait l’autre, là-bas, le viennois. Black-out. Juste mon corps dans ce lit. Ca me rappelle d’autres insomnies, la dernière fois. Oh lala. Mieux vaut pas développer. Pas question de m’embarquer sur ce terrain là. D’ailleurs ça n’a rien à voir, hein, carrément pas. Je suis juste un peu trop survoltée.

Je marche, et ça caille. Il y a du givre sur les pavés, des nappes de brouillard. Je suis en avance. Ca n’arrive pas souvent.

C’est bizarre cette sensation d’avoir triché, et je m’embrouille. Anti-chronologie des faits. D’abord les aboutissants, d’abord me justifier, d’abord conclure, et puis ensuite raconter. Pffff, à quoi ça sert. Elle me coince, et c’est bien fait.

{«Et sinon, vous en pensez quoi, de tout ça ?»}

{«Tout ça ? Hum. Euh. C’est à dire ?»}

Ah Ah. CONNASSE !

Bordel c’était mon big deal du jour et voilà où ça mène. C’est pas juste, hein. C’est déloyal, même. As me, fatalement. C’est comme, c’est comme dans une partie d’échecs que tu pompes chez ChessGenius, tu vois, c’est comme quand tu cales tes pas dans les pas du maître – but tu oublies qu’en face, c’est pas ce jeu là qui l’intéresse. Alors Elle avance ses pièces et tu trouves plus rien à dire. On s’en fout de la théorie, my chérie, ici ce qu’on veut voir c’est la pratique. Si tu sais pas jouer, tu vas apprendre. Sans truquer. Sans copier. Inside out. Je piétine. Pas si facile d’abandonner, pas si facile de renoncer à ce qui fait bander. J’ai pas envie, enfin si, évidemment que j’ai envie, j’ai juste pas envie d’avoir envie, et en même temps, pas, et en même temps, je ne sais pas, là, laissez-moi tranquille. Je m’accroche aux vieilles branches. Syndrome de l’autruche. C’est quoi le but, où est-ce que ça mène, où est-ce que j’ai envie d’aller, et pour quoi faire. Putain. Recadrage en direct-live. Il faut retracer. Les faits, rien que les faits, c’est tout ce qu’Elle demande, et rien à foutre de mes théories à deux francs. Rien à foutre des interprétations du moment. C’est pas marrant.

Pourtant je suis extatique. Ahem. Ca m’étonne même pas, pour tout dire.

Et à part ça, Léon et moi sommes allés chercher le sapin.
J’ai failli mourir.
Demain, je n’ai plus de dos, c’est sûr.
Vu qu’il fait deux mètres ou genre.
Reste à prévoir l’opération guirlandes et boules.
Et la crèche home-made.
Et vous allez avoir droit à Harry Belafonte, je préfère prévenir.
Héhé.

* from une analyse publiée dans [chronic’art->http://www.chronicart.com/print/print22.htm] à propos de « L’Orgasme et l’Occident » (Editions du Seuil), de Roger Muchembled.

j’ai parlé trop vite. ma chatte EST hystérique. sic.
et en plus, elle bouffe du camphre. soupir.

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