Chronique #777 : Both Sides Now

28 mai 2006 0 Permalink 0

borderline – madonna
the greatest thing you’ll ever learn
J’ai fait exploser une bombe. Ou pas loin. Une mine anti-personnelle. Mouais. Disons que les répercussions ne sont pas meurtrières, ni ne m’arrachent une jambe, disons que ça fait plus de vagues qu’un caillou dans la mer, tout de même, disons qu’il n’y a pas de lumière, ni de souffre, ni de dommages collatéraux, non, c’est plutôt comme si j’avais abattu un mur, comme si j’avais élargi le champ, et rétréci les oeillères. Histoire d’agrandir les perspectives, voyez, histoire de regarder aussi devant-derrière, et puis à gauche, et puis à droite, le cercle se resserre.

Ahem.

Cela dit, à l’heure où j’écris ces lignes, je ne vois pas comment je vais me sortir de tout ce bordel, oulah, je suis pas douée pour démêler les ficelles, moi, faire illusion c’est plus facile, n’est-ce pas, Guy Drut back to the CIO et la marmotte aux fourneaux.

Mais bref.

Ça, c’est fait.

J’ai mis un nom sur l’émotion. Ma déception. Ce truc si dur à assumer, si difficile à exprimer, après. C’est pas du tout ce que je croyais. C’est pas du tout comme ça avait été programmé, c’est pas du tout suffisant, c’est pas du tout assez, c’est plus grand, plus absorbant. C’est pas moins bien, c’est pas mieux, c’est pas pareil, c’est un univers parallèlle, c’est tout ce que j’apprends, c’est tout ce que je comprends, c’est animal, c’est naturel. Biologique, archaïque. L’instinct de survie, celle de l’espèce. Je me souviens de son regard, et puis la première nuit, deux jours plus tard, j’avais mis tant d’espoir. Dies irae, dies illa, sauve-moi. N’importe quoi.

Je l’ai abandonné ce jour là.

(comme moi, comme moi, comme moi)

jour de fête, troisième.

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