Quoi que.
Lundi, je suis allée chercher Léon à la garderie. Il pleuvait des cordes. Il pleut beaucoup, ici, ces jours-çi. Des averses, des orages. Rien à voir avec la pluie interminablement grise en Picardie. Mais bref. Demain, pour la première fois, Léon va faire de l’escrime. Il a hâte. Alors il fallait lui trouver l’équipement, un pantalon de survêtement blanc, un gant, enfin, ce genre de trucs. Alors nous sommes allés lui acheter des chaussures de sport, lundi soir, en sortant de la garderie.
Et ça m’est tombé dessus, sans prévenir.
Un coup de foudre.
Littéralement. Sans états d’âme. Des regards qui se parlent. Une fraction de seconde, ou deux, peut-être. Un branchement. L’espace d’un instant. Un truc qui n’arrive pas souvent. Eye to eye, par dessus le comptoir. Il y a contact. Imparable. Quel contraste. Deux dialogues en même temps. Des mots qui sortent de sa bouche, un peu mécaniquement, un peu parce qu’il n’y a pas grand chose d’autre à faire, à ce moment là, que de parler, et je lui réponds sur le même ton, laconique, parce que tout à coup je me fous de ce qui est dit, parce qu’il s’agit simplement de ne pas bredouiller n’importe quelle connerie, because je sais que j’en suis capable, oh my gode, s’il vous plaît, pourvu qu’il y ait du sens, une cohérence. Je suis fascinée. Il y a des mots qui sortent de ses yeux, et il ne faudrait pas briser le charme. Mais pourtant. Il faut bien partir, il faut bien rentrer, il faut bien reprendre le cours de la vie, alors tant pis. Je décroche. Je raccroche.
I love to love.
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