Je perds les mots. Rien à dire, rien à dire, rien à dire, je n’ai pas d’avis ni la moindre toute petite envie, les mots sont vains même si les idées sont belles. Mille ans que je refais la même création sans jamais rien qui s’exprime, mille ans qu’au fil du temps l’âme et le corps sont stériles, enfouis quelque part comme la chouette d’or, vous savez, ce trésor planqué depuis treize ans que n’importe qui peut espérer déterrer s’il résoud des énigmes du genre {ce n’est le bon chemin que si la flèche vise le coeur}, et alors hop, il n’y a plus de mystère, mais la richesse, et au début tu sais tout à fait ce que tu ferais avec, ah ça ouais, hein, au début t’as tout un tas de projets pour le jour où tu auras trouvé la chouette d’or, et ceux d’après, au début tu ne penses qu’à ça, à ce que tu feras de ta richesse quand tu l’auras trouvée, n’est-ce pas, parce qu’en attendant ça n’est toujours pas le cas, et tu t’essouffles dans la quête.
Marre.
Marre de ce truc qui prend toute la place, marre de la quête, la réflexion, les suppositions, les tests, marre de fonctionner sur le mode essai/erreur.
J’ai oublié l’objet.
C’est comme s’il avait fallu que je me crée, comme si ça n’était toujours pas terminé et qu’il fallait encore et encore peaufiner, lisser, arrondir les angles, huiler les mécanismes, tester les fonctions et appuyer sur des boutons, comme si je n’étais pas prête, ni terminée, comme si toujours et encore j’attendais, et je me déssèche, comme le ficus mort sur le pas de ma porte, à force d’errer sans place, ni eau ni sève, ni projet d’équilibre en rapport avec une photosynthèse quelconque but irrévocable.
Je n’ai plus envie de parler. Je n’ai plus envie de savoir. Je n’ai plus envie de me chercher quelque part, ici, ou là, ou bien ailleurs, et à part ça. Juste envie de voir que j’ai posé les pieds sur la terre, et trouver quoi faire.
hier léon et moi on est allés à la mer, lalala.
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