Chronique #590 : Winding Road

08 juillet 2005 0 Permalink 0
j’entends siffler le train – richard anthony
you had more symbolic lyrics
Voilà, c’est fait, hop, hop, bon allez, j’y vais, je vous appelle quand j’arrive… On dirait pas que je pars, on dirait pas que c’est un peu définitif, cette histoire, et que j’ai passé vingt-cinq de mes années enracinée autour de cette maison, et de cette ville, non, non, on dirait pas du tout même, on dirait pas que je coupe le fil, et c’est ça qui a changé, je suppose, parce que les autres fois, à chaque fois, j’y allais du rituel un peu stupide, au revoir pavés, au revoir souvenirs, et tout le tralala habituel, ouaip, ouaip, comme si ça avait un intérêt quelconque d’aller dramatiser une migration optionnelle, comme s’il fallait s’envoyer à l’assaut des routes le plus fort possible, comme on lance une balle de jokari, par exemple, juste avant de se la reprendre dans la gueule.

Fatalement.

Puisque c’est le principe, avec le jokari. Comme avec un boomerang, d’ailleurs.

Mais bref.

Ni adieux, ni aux revoirs, cette fois-çi.

Cette fois, je pleure. C’est une nouvelle manie. Je chouine, et je pleurniche, et j’abandonne les illusions au fil des larmes, sur mes joues, voilà, voilà, la messe est dite, il faut que je renonce, que je renonce à l’enfance, que j’abandonne cette vieille peau compliquée à entretenir, ces anciennes utopies, et, bien sûr, je n’ai aucun regret, ah ça non, pas l’ombre d’un, même, oh my gode, mais bref, c’est comme un deuil, c’est ça, l’esprit, voilà, comme un deuil prévisible et choisi, comme une e.u.t.h.a.n.a.s.i.e. Je suis triste, mais heureuse aussi, et inversement, et je me laisse porter par l’émotion, et c’est bien la première fois depuis longtemps, je crois, que je m’autorise à ne plus contrôler, plus autant, à laisser venir les événements, à autoriser les sentiments, je me libère, et je m’échappe, et sur la route, c’était limpide, cette fois je ne fuis pas ma vie, non, non, c’est ça la grande nouveauté, on dirait, cette fois je ne vais pas me réinventer ailleurs.

Puisque je m’installe avec mes bagages.

hey, toi, et toi, et toi, je ne vous abandonne pas, enfin, vous êtes au courant, tout de même, qu’avec moi, c’est à la vie, à la mort, croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer…!
(arf, grève de la sernam)

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