life in disguise – the slip
{« La période présente est de celles où tout ce qui semble normalement constituer une raison de vivre s’évanouit, où l’on doit, sous peine de sombrer dans le désarroi ou l’inconscience, tout remettre en question – Simone Weil »}
J’aime, mais c’est foutrement compliqué.
Il me semble parfois avoir irrémédiablement perdu ma force et ma vie, et mon sourire, et mes envies, l’enchantement, l’émerveillement, l’utopie. Aspirés au service de l’énergie qu’il faut pour tenir debout, un peu comme si c’était le prix de la lucidité, voyez-vous, après tout. Il n’y a rien à dire, ni à souffrir, ni à rugir. Rien à maudire, rien à assouvir, ni à punir, pas même à détruire. Il y a des jours où je ne trouve plus ni désir ni plaisir, des jours sans détours ni retours, des jours qui se traînent comme une prophétie lointaine, des jours de mélasse et de peine, le poids des minutes et pas une étincelle.
Il m’avait dit oh my gode, qu’est-ce que tu es glauque. C’était désespérant, ces choses, dans ce temps là. Aujourd’hui, bah, ça va. Je me fais une raison, quoi. Habituée à fonctionner comme ça. Cahin, Caha. Je sais parfaitement m’occuper de moi, c’est emmerdant, parfois même considérablement barbant, mais à la fois. C’est mon karma. Ma responsabilité, ce qui m’a constituée, appelons-ça comme on voudra. Inutile de chercher à devenir ce que je ne suis pas.
Au contraire, même.
Au contraire.
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