Je me blesse trop souvent. Bien trop souvent. Et il paraît que c'est rassurant, que je n'aie pas réussi à lâcher prise à ce point. Well. Merde. Moi par exemple, ça m'arrangerait bien, d'en avoir rien à branler, jamais. Mais c'est pas vrai. Je me veux la plus parfaite en empathie, la meilleure amie, et hop je m'oublie, et hop j'en veux à la terre entière, à toi, à moi, à l'univers. Je ne comprends rien. Et ça me désespère.
#902 – Le jour où je suis un peu Jean-Claude Brialy
Au bout du quai de la gare de Lyon, il n'y a plus que des hommes avec des pancartes. Qui attendent d'autres hommes en costard-cravate. Plus d'amour nulle-part. C'est dommage. Il y avait tellement de joie là-bas. Celle qui accompagne la liberté, celle dont je me suis trop privée, sans doute. Celle qui ne calcule rien, juste l'envie d'être bien, et se demander souvent pourquoi on s'oblige à ce point. Celle qui décuple le plaisir, le rire, le désir, celle qui n'oblige pas à réfléchir. L'instantanée légèreté de l'être, sans avoir besoin de paraître ou de représenter, puisque tout le monde ...
#901 – le jour où bon, bah, j’ai déménagé
La première fois, ils étaient bretons. Pignon sur rue etc., connus partout, gros menteurs sur tout. Trois ans plus tard, je me souviens que c'était beaucoup plus facile de re-la-ti-vi-ser à coup de Hey, Baby. Il y a deux semaines, à cette heure là, je descendais d'un poids-lourd et je ne rêvais que d'une Suze, faute de mieux. Le mieux viendrait après, comme d'habitude, parce que le seul truc que tu apprends un tout petit peu, quand tu as 40 ans, c'est que tu n'as plus trop le temps de te faire des films - mais le temps de les réaliser, c'est ...
#900 – Le jour où il n’y a rien que tu ne saches déjà (déjà)
Toi. Tu trouves toujours à manger lorsque tu as faim. Parce que tu t'en fiches un peu de la main qui te tend du pain, du vin. Il y a toujours quelqu'un, une multitude, tu n'es jamais vraiment là ni ailleurs mais partout à la fois. Parce que tu te remplis de n'importe quoi et de n'importe qui, parce que finalement tu te suffis ? Parce que tu ne cherches que la cerise sur le gâteau, l'expérience nouvelle, le voyage certain, le plaisir - et tout ira bien. Moi. Je n'ai jamais faim ni souvent plaisir à rien. Me remplir, unique ...
#899 – Le jour où tout semble irréel
Il me dit qu'il est content, que j'ai bien fait les choses - un peu comme il y a 6 ans, lorsque j'avais acheté cet appartement vendu aujourd'hui à ce garçon à qui j'ai assené des heures durant que la prochaine fois il allait falloir me vouloir pour de vrai, si on me voulait vraiment, et venir me chercher presque sur un cheval blanc, dans la mesure où je suis déjà suffisamment assez incapable d'envoyer au diable les gens que j'aime pour envisager de m'embarquer dans du psychodrame avec un nouveau venu - encore une fois. Je n'ai pas du tout ...
#898 – Le jour où c’est mon anniversaire
Il me semble que j'ai de tout temps eu besoin d'un guide qui ne soit pas trop débile, qui sache me parler et que les pièces du puzzle dessinent un paysage raisonnable - a minima. Sans doute que ça manquait un peu trop à la maison, je crois. Bref. Des guides, j'en ai vu plusieurs, beaucoup. Chacun m'a permis de regarder la scène sous un autre angle. Mais alors : c'est toujours la même scène, voyez-vous. La même scène qui tourne en boucle, comme un disque rayé, et peu importe d'où tu la regardes, finalement. Combien de temps ? Hier soir, toute ma ...
#897 – Le jour où on devrait s’habituer à la fin du monde
Alors maintenant, carrément, c'est l'allergie. Si ça n'était pas autant handicapant, je pourrais éventuellement trouver ça marrant. Il fait beau ce soir, la ville est jolie dehors. Calme. J'ai passé trois coups de fil et annulé tous les plans. J'attends. C'est quand même un drôle de coup qu'elle soit partie, même à 101 ans, et un gros morceau d'enfance avec, et je me souviens qu'elle m'intimidait drôlement - alors qu'on me dit aujourd'hui qu'elle était fantasque et bienveillante, ha bon, sérieusement ? C'est étrange de réaliser combien j'ai imaginé les histoires et les gens à partir d'anecdotes racontées par d'autres. Mon ...
#896 – Le jour où les paroles rejoignent la musique
D'aussi loin que je m'en souvienne, il y a toujours eu des gens imaginaires qui vivaient leurs vies incroyables et passionnantes dans ma tête. Il y a même eu tout un village, à une époque. Le soir, une fois la lumière éteinte, ma deuxième vie avec eux commençait. J'adorais. Plus tard j'ai commencé à écrire des histoires. Surtout pour les personnages. Les inventer, leur parler, presque les voir, qu'ils soient fruits de l'imagination mais qu'ils existent. Qu'ils soient dissociés. Je me rappelle de Cerise, Anna, Adèle, Chloé et quelques autres, Camille, Mathieu. Bien sûr, Mathieu. Finalement venu filer un électro-choc qu'on n'attendait plus, ...
#895 : Le jour où l’empathie est impossible
Je ne suis pas une sainte, vous savez. Enfin je crois. J’essaie souvent d’être plus-que-parfaite, mais ça ne marche pas.
#894 : Le jour où je suis un peu chiante, tu trouves pas ?
Est-ce que ça n’est pas incroyable, #lesgens qui tiennent des discours très sensés suite aux inondations, aux plages dévastées, au recul (…)