
stupid girl – garbage (oui, encore)
Ça fait comme une photographie. Les gens, les mouvements, et puis tout le hors-champ, celui qui te prend, celui qui t’emmène, le monde autour, le fil du temps, qui lui jamais ne s’arrête, naturellement, les souvenirs, dans ma tête, les souvenirs, et le reste, l’écriture, le manque, le besoin, l’outillage, j’écris pour quoi, j’écris sur moi, j’écris des bouts de vie, j’analyse, je dépose, je vidange, je cherche, je m’explique, et alors.
J’écris ici parce que je fuis.
J’avance. Suffit de voir le style, suffit de voir les tournures, désormais je revendique la faute responsabilité du bébé, okaaaayyyy, j’admmmeeeetttsss, blablabla, j’ai l’ego regonflé, ça fait partie des trucs qui demandent de se mouiller, parce que s’aimer, tout de même, c’est le genre de truc pas très clair, apparemment personne ne sait trop définir c’est quoi le pire, pas s’aimer parce qu’on ne peut pas aimer tout le monde, n’est-ce pas, et que soi-même, sincèrement, on ne se trouve pas très aimable, mais bref, pas s’aimer et se laisser tomber quand on te jette des pierres, parce que c’est le destin qu’on te promet, si tu fais ce choix là camarade soldat, mais re-bref, pas s’aimer, ou bien s’aimer.
Les gens, quand ils ne s’aiment pas, ils veulent pas que ça se voit. Moi, quand je ne m’aime pas, il faut surtout pas que ça se sache. Oh my gode surement pas, après ça donne des idées, tout ça, après tu finis par pleurnicher que personne ne t’aime, déjà donné, que des emmerdes et des nuits ravagées de kleenex, bouh, moins j’en parle, et mieux je me porte. T’apprends à gérer, tranquille, cynique et fataliste, limite blasée, t’as renoncé, ouais, c’est ça que je me disais, à l’époque, en pleine marmelade tanpitiste, et finalement je m’y étais fait. C’est facile, d’arrêter de croire, c’est facile, d’abandonner l’espoir, et puis tu vis mieux, plus d’inquiétude, plus de question sans réponse ni de risques à prendre ni rien, pouf, terminé, reste la vie et son quotidien d’emmerdes, l’ennui, parfois des jolies choses, aussi, et puis paf un jour c’est fini.
J’ai tout lâché.
Deux heures après, je commençais à m’aimer.
Putain d’esprit de contradiction à la con. Mais bref. Des années à me planquer pour pas me faire remarquer et bam, le jour où j’ouvre un oeil comme par hasard y a tout le monde qui regarde. Faut pas trop le dire, que tu t’aimes, si t’as pas envie de t’en défendre. Et puis fuck. Tout à coup j’ai réalisé combien je m’en foutais. M’aimer, pas m’aimer, whatever. J’ai besoin d’excitation. J’ai besoin de rire, j’ai besoin de passion. J’ai besoin d’utopies, que la fête ne soit jamais finie, j’ai besoin de ne plus douter de moi, jamais, j’ai besoin d’honnêteté et d’un ego gonflé. Je veux. C’est un objectif, quoi, un projet.
Dans lequel il est courant de n’apporter qu’une attention très relative au rappel des faits.
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