{«…jusqu’à ce que je comprenne que mon enfance n’avait plus ou moins été qu’un malentendu…
et dans ce malentendu, il n’y a pas vraiment de responsable.
c’est peut-être là que m’a amené la psychanalyse…
arrêter de vouloir mettre à jour des responsabilités, ça rend les problèmes passionnants.»}*

Toujours l’attente, toujours la tante, je tourne en rond et je ne sais plus rien, putain, c’est vraiment la merde d’être à ce point accablée par l’immensité du travail, je voudrais me poser, me reposer, lâcher et plonger mais… mais encore je suis retenue, mais encore il faut s’accrocher, et l’angoisse a changé, j’angoisse à l’idée de me résigner, je n’ai pas confiance, non, assommée par l’envie d’être, déviante, perplexe. Y a t’il une vie qui vaille la peine, c’est quoi le mieux, est-ce que tu m’aimes, et moi, est-ce que je t’aime, oh, c’est quoi l’amour, j’ai perdu le goût, la saveur, après tout.

Je fuis en avant, et tout fous le camp.

Elle est repartie sur les rails, jusqu’à la prochaine. Je ne peux ni ne veux me résoudre à croire que mes illusions sont vaines, mais je ne sais rien, je ne suis rien, tour à tour immobile à bondir sur un coup de tête, je fais barrage, je retiens, je retiens, et puis ça transperce. Je m’accroche et je perds la tête. Il n’y a personne, personne, où suis-je passée bordel.

* Manu Larcenet