Chronique #736 : J’aime les filles

29 janvier 2006 0 Permalink 0
comme un garçon – sylvie vartan
(et changer d’avis comme de chemise)
{«Moi, c’est clair, moi, je sais ce que je veux, ouais, carrément, ça y est, c’est bon, l’était temps, moi j’veux la liberté, tu vois, moi j’veux faire c’que je veux, quand j’veux, pas de comptes à rendre, never, c’est tout réfléchi, moi j’ai un enfant, tu comprends, et un chat, et un appartement, et des amants impermanents, et puis des potes, aussi, hey, j’te l’dis tout net, y a rien qui manque, enfin, à part des sacs d’or, inévitablement, mais alors sinon, pfiou, nothing more, et surtout pas un mec à domicile, han lala, non merci, déjà donné, t’es folle, que des emmerdemments, des prises de têtes, et des concessions, tout le temps, pfff, fatigant, quel ennui, non, plus envie, vraiment.»}

Ah, ah.

Vrai-ment.

Ah ah.

C’est formidable, une fille, depuis mai 68. Ca croit qu’on lui a fait pousser des couilles, toussa, warrior de la laïfe, besoin de rien envie de toi quand je claque des doigts, {but viens pas m’casser l’groove avec l’amour et les sentiments, hey, look at me, c’est pas comme si tu voyais Sandra Dee. Nanmého. Tout va bien, c’est merveilleux, enfin, je m’assume telle que je suis, mais j’ai pas oublié les traquenards du passé, non plus, pas oublié les merdes et l’étouffement, pas oublié comme je me suis perdue, souvent, faute de mieux, la mouche contre la vitre, les chutes, les vessies pour des lanternes, les secrets d’alcôve hors de la vie mondaine, l’incompréhension, chuis pas ta mère t’es pas mon père, les dissimulations, et le prix à payer, ‘fin bref, c’est tout réglé, tout ça, c’est terminé, now je sais ce que je ne veux plus, now je sais où je vais, ouais, j’ai programmé, j’ai projeté, mon futur est tout tracé. Je suis une fille d’Eve, tu te rappelles ? Soumise à la tentation. C’est dans les gênes. Je suis une croqueuse de pommes, jusqu’au trognon. Je suis une princesse aux hormones capricieuses, une affamée, une réclameuse, une décideuse. J’ai tout vu. On m’la fait plus.}

Ah, ah.

J’adore la mauvaise foi. J’adore les filles et leurs renoncements à deux balles, han ouais d’façons, le mieux c’est l’ennemi du bien, et je suis bien, qu’est-ce que tu veux de plus, tout est si vain. J’adore les certitudes qui s’envolent d’un coup d’un seul, j’adore voir Xéna-la-guerrière se métamorphoser en Marquise des Anges qui va vous chanter la mélodie du bonheur en toutes les langues. Question de désir, question de tendresse, de complicité, question de regards, question de cerise sur le gâteau plutôt que de pépins dans la compote, si on peut dire ça comme ça, ah, ah. J’adore me moquer, bousculer, j’adore l’effet que ça fait, j’adore ne pas croire un seul mot de ce qui est dit, mais qu’on fasse comme si.

Et puis ça rend les filles vachement jolies.

Si, si.

Les filles sont jolies, quand elles s’attendrissent. Quand elles baissent la garde, et déposent les armes. Quand elles se laissent voir, quand elles se laissent aimer, sans se demander pourquoi, ni ce que ça cache, toussa, quand elles se donnent sans contrôler, ni aller chercher midi à quatorze heures, pour une fois, quand elles s’abandonnent, et qu’elles se laissent aller.

Quand elles sont amoureuses. Présentement, héhé, et pour de vrai.

{«Nan mais tu vois, là, c’est pas que je vire Caroline Ingalls, vas pas croire, mais bon, à la fois, waow. C’est pas tous les jours que je peux être juste moi. Toute entière, intégralement, passionnée, night and day, et toussa.»}

J’te l’fais pas dire, Princesse Sarah !

état de grâce.

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