manifesto – gonzales
meaning of fellow-feeling
Me souviens de H., quand elle racontait qu’il arrivait à ses enfants, même aux grands, de trimballer leur matelas dans la chambre des parents, me souviens qu’elle disait qu’il fallait laisser faire, les laisser se rassurer, et puis qu’un jour, ou plusieurs après, ils s’en retournaient à leur chambre, elle parlait de lien, d’élastique, d’Afrique, d’alvéoles et de cellules, de bulle. Je ne sais pas ce qui a besoin d’être rassuré chez Léon, en ce moment, but il est gluglu, putain, depuis qu’on est rentrés dimanche il ne se décolle plus, ni le jour, ni la nuit, me laisse aucun espace, m’accapare, et ça me rend dingue, et j’étouffe, effet boomerang, effet miroir, c’est l’abandon qui cogne, est-ce qu’il se sent abandonné au point de s’accrocher si fort, et tenir ma main, tout le temps, et ne dormir que si je ne suis pas loin, tout à côté, même, et ne plus respecter les portes fermées, le silence, l’indépendance. Est-ce que je me suis éloignée, est-ce qu’il se sent désaimé, est-ce qu’il a peur… Même si on se balade, même si on passe du temps, tout le temps, ensemble… Il me dit, {oh, maman, si j’étais pas là, ça serait embêtant, tu ne crois pas, il faudrait qu’en plus du reste tu ranges ma chambre}, il me dit, {hey, tu sais, je sais pas ce que j’ai}, et je trouve pas les bons mots pour lui dire, bordel, lui dire que je l’aime, et que je serais toujours là, et que je l’oublie pas, merde, je comprends pas, pourtant c’est pas comme si j’étais imperméable au phénomène…
Maillon d’une putain de chaîne.
L’est pas du tout comme ça, avec son père.
encore un problème avec les rythmes. grrrrrrr.
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