Ce soir seulement nous dormirons là-bas, et sans doute que ça sera la dernière fois. Ressemble plus à rien, cette maison. Les meubles sont partis, les enfants aussi, c’est tout vide, et tout le monde est content. Ils retournent d’où la vie aurait été autrement, ils ont acheté un appartement, j’aimerais bien revoir celui d’avant. The déracinement. Pffff. Les souvenirs remontent à la pelle. Ca fait chier, bordel. J’ai voulu fuir, souvent. Me suis cognée aux murs, et ça résonne encore, et il n’y a encore que moi qui l’entends. Suis revenue y mettre au monde un enfant. Vingt-cinq ans. Han. Si ça pouvait être ça que j’attends. Fermer la parenthèse. Et lundi, welcome to la nouvelle vie… Elle me dit que ça va décanter, que ça n’a rien de surprenant, que c’est une question de temps. Je suis triste. A mourir. Renoncement, renoncement, renoncement. Tu n’auras jamais ce que tu attends. Il faut voir les choses autrement. Re-garder devant. S’aban-donner au présent. Au «soi-m’aime», et tant pis pour le paradis perdu, et quel gâchis, si tu savais, ça aurait pu être tellement bien, et j’ai tellement de chagrin. Il faudrait pleurer, pleurer, et que ça console. But t’as pas idée du blindage de la carapace. Bras croisés. Défense du ventre. Le coeur gros, et pas une larme. M. dirait que c’est l’oedipe, typique. Ou de l’abandonnisme. Whatever. Suis gonflée, gavée, fatiguée, il faut que ça s’arrête, putain, me suis décoincée le sternum, alors hein. Stop. Halte à l’idéalisation. Merde à la jouissance dans la fusion. Du balai les névroses. J’y arriverais pas, à lui pleurer dans les bras. Rien que l’idée, déjà. Brrrrr. Bien plus facile de contourner, mais ça aussi c’est terminé. Enfin il faudrait. Suis pas très courageuse, je crois. J’arrive pas à me résigner. Je glisse sans arrêt. But anyway.
J’ai encore le cul entre deux chaises, faut que j’en suicide une ce week-end.
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