Chronique #620 : Howling Guts

15 août 2005 0 Permalink 0
cia amore cia – dalida
was wonderin… what’s more boring, right ?
Je suis très somatisante, comme individu. Oh oui. Extrêmement, même. Disons que c’est une vieille habitude, sans doute, apprise à l’insu de mon plein gré. Du temps où il me fallait inventer des maladies en toutes circonstances, pour qu’on s’intéresse, et pour fuir, et pour me faire pardonner, et pour expliquer la neurasthénie, et pour attendre que ça vienne, n’importe quoi, mais quelque chose, un truc, un événement, enfin bref, la conséquence c’est qu’aujourd’hui on ne me demande même plus mon avis. Quand ça va pas, mon corps le sait avant moi.

Ouaip. Me voilà au Me acculée par Myself, pendant que Mister Aïe enregistre le bilan des douleurs. Hey oh. Il y a un truc qui cloche. Un truc que je planque, un truc que je ne comprends pas, et je tourne autour, et je tourbillonne, et d’abord ça nouait les épaules, et maintenant j’ai la tête lourde, du genre qui pèse trois tonnes, et j’en suis à me demander s’il n’y aurait pas un grain de sable coincé dans ma narine gauche, oui, carrément, j’en suis à me demander s’il n’y a pas un truc qui ferait barrage au circuit habituel, parce qu’alors ça expliquerait pourquoi j’ai mal comme ça, et l’oppression, surtout, et la pression, bordel, va savoir ce que je retiens à ce point, et pourquoi, et va savoir ce qui fait si peur, arf, on en revient toujours là.

En attendant, j’ai mal à la tête.
A la pharmacie, elle m’a dit qu’à part des inhalations, bah, y a rien à faire vous savez, il faut que ça se débouche, c’est ça, l’idée.
J’aime bien les pharmaciens. Généralement, ils savent de quoi ils parlent. Ils s’intéressent à l’intime, ils te regardent.
Pour ma mère, il faudrait voir un médecin tout de même, han. You’re kiddin. Un médecin. J’en ris d’avance. Pas confiance. Jamais eu, d’ailleurs. Et puis alors, c’est pas comme si j’en avais manipulé un certain grand nombre, hein. Je suis plus forte qu’eux. Je connais les symptômes. Il faut me bluffer, et retourner mes cartes les unes après les autres, et me laisser sans voix, mais tout sourire, et alors j’y crois, à l’idée qu’un médecin peut faire quelque chose pour moi.

Ouais. C’est comme pour le reste, quoi. Prouve-moi que tu t’intéresses, et après, on verra.

On verra quoi ?
Pfffffff.
La question qui tue.
Merde.
J’en sais rien, moi.

la vie comme projet et non plus comme destinée… c’était vachement joli, cette histoire d’adoption.

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