La séduction.
Beurk.
Pas envie.
Pour quoi faire.
La tendresse, c’est tout ce que je réclame. Marre de la frime. Marre de se la raconter, marre de fanfaronner.
Seulement, je ne sais faire que ça. Crâner. Et j’envoie mon coude sur la table, han, dis, quand tu veux pour le bras de fer, même pas cap. Seulement je m’épuise, et je m’éparpille, et je suis hors de moi. Oh oh. Dilemme. Zéro envie de me battre sur ce terrain là. Rien à foutre. Le cinéma, les projections habituelles. Non merci, j’en veux pas. Je ne veux pas tomber (amoureuse) de travers. Je ne veux rien promettre et encore moins croire ce qu’on travestit, puisque c’est comme ça que ça marche, puisqu’on invente des histoires pour rire, puisqu’à la fin je n’en dors plus la nuit. Puisqu’on ment, puisqu’on n’en sait rien, puisque je n’ose plus dire qui je suis, ni ce que je veux, d’ailleurs, et puisque je me contredis. La séduction me terrifie. Je n’ai pas envie. Je me disqualifie. Out of the game. Désormais, il me faudra me plaire à moi-même. Désormais, j’applique la politique de l’emmerdement minimum. Je débranche les sonotones. Hop, hop. Paroles, paroles. Désormais, je veux des preuves, ouais, désormais, je veux toucher, et voir en vrai. Montre-moi de quoi tu es capable. Je veux les chiffres du rapport théorie/pratique. Et tout le monde y passe, et c’est chacun son tour, et vas-y que le bilan est surprenant, et parfois sévère, et vas-y que je nage en plein cynisme, et à force je vais sans doute me désabuser forever, mais tant pis. C’est trop fatigant d’entretenir la flamme, quand il suffit d’une étincelle pour attiser la rage interne, et entendre siffler ce mantra insupportable qui dit que c’est de ma faute, oui, qui dit que je suis le problème, le virus, le poison, border-line. Alors chacun leur tour je les dissèque, et je vois ce que ça fait. L’endroit où ça touche, les frontières. Je ne veux plus m’écraser. Ni étouffer. Il faut que j’existe, parce que c’est ma seule chance de survie.
Alors je me berce. D’illusions, et de rêves. De tendresse. Se souvenir des belles choses, le truc de la petite gorgée de bière. Et puis je me répare. Je ne veux plus m’en vouloir. Ni penser que je ne suis pas à la hauteur, ou je ne sais quelle autre idée du genre, le genre qui vous crucifie direct en stéréophonie. Alors je m’écoute me raconter, et pour une fois ça sonne vrai. De plus en plus. Moi, j’aime la constance du désir, et l’envie de faire plaisir. Les sourires. Les sous-entendus, et les mots chargés d’autres sens. L’infinité des complicités. L’intime. L’intérieur. Peu importe l’objet, pourvu qu’il y ait l’ivresse. C’est la base. Le minimum. Et le pire des dangers, aussi. Me concernant. Enfin j’me comprends. Bordel. Bref. Je ne veux pas choisir, ni encadrer les toiles, ni même savoir le nom des vents, alors t’as qu’à voir. Une vraie girouette, et c’est comme si on m’avait sortie du grenier, et c’est comme si j’avais trouvé vers quoi me tourner, je crois. Suffisait de prendre la bonne direction, et après c’est une question de réglages, enfin, le truc habituel, apparemment. La nourriture de l’âme. La tendresse, et se noyer dedans, pour oublier le reste. Pour être. Pour révéler. ELLE m’a appris ce truc là, aussi, avec la bienveillance qu’on rétribue parce que tout de même. C’est pas comme si c’était gratuit. Mais passons.
Hier soir, j’ai fait des spaghettis, et puis on a regardé koh-lanta toulédeu comme il dit, sans cesse, comme s’il fallait qu’il m’aide à l’admettre, qu’il est content, et heureux, de vivre ici just the two of us, et ça me sidère, quand même, ce manque de confiance que j’ai, et tout ce qui est détruit, et tout ce qu’il faut apprendre, toute seule, et tout ce qu’il faut décrypter, et les caprices, ceux qui masquent les envies, et les objectifs, et la coquille devenue trop petite, et les effets secondaires, aussi, et ça se déroule sans casser le fil, et c’est facile de suivre, oh oui, tellement facile, cette fois, et de tous les côtés à la fois, et je marche devant, et je connais la route, et il n’est pas question d’aller se planquer derrière les orties, non, non, pas cette fois, cette fois j’y vais direct, à coups de pieds au cul, et c’est pas loin d’être un chemin de croix, je vous prie de croire, but c’est pas comme si j’avais le choix. Plus vite c’est fait, plus vite c’est fait. Puisque j’y passerai, de toutes façons. Hop, hop. J’assume, j’accepte.
Set me free.
Leave a Reply