Depuis que je parle de tendresse – et comme je suis obsessionnelle, remember, et bien j’en parle tout le temps, en ce moment, everybody est au courant, bref -, et bien en face la réaction, c’est toujours la même. On ne rigole pas. On est plutôt sérieux, d’ailleurs. Comme si j’avais commis une espèce de sacrilège, ou une gaffe un peu naïve, non mais, un peu de respect, tout de même, enfin, on ne parle pas de la tendresse comme ça, avec cette désinvolture là, parce que c’est un domaine sérieux, la tendresse, figurez-vous, c’est pas un truc qui se traite à la légère, non, non, c’est sujet grave, et alors les bras m’en tomberaient presque, vous savez, tellement je suis sidérée.
Ah bon.
Ben ça alors.
Quelle bonne nouvelle.
Finalement, c’est excitant. Vachement excitant même. C’est pas un truc ringard. C’est pas un truc de gamin, pas fatalement du moins. C’est une aventure. Waow. Sans doute que j’avais besoin de ça. Une nouvelle bataille. Un terrain à conquérir.
Et puis d’ailleurs.
Drôle d’aventure au Mac Do ce soir. E. se débattait avec son Big Tasty, et moi aussi, bref, on comblait nos manques affectifs, oui, c’est comme ça qu’on dit, assises en terrasse sur la rue piétonne, et autour il y avait des gens de la rue, ceux qui y vivent, et puis des hippies-punkies avec des bergers allemands, attachés comme le chien à trois têtes de Harry Potter, et E. rigole, et elle me dit les voilà, les bergers allemands qui vont me ronger jusqu’à l’os, je te l’avais bien dit, si c’est pas terrible de finir comme ça, grosse de mac do et bouffée par des bergers allemands, c’est affreux, quelle déprime, et moi je suis dans ma bulle, et je plane, derrière mes lunettes capricieuses, et je vois arriver ce mec qui titube, là, et je sais qu’il va me demander une clope, pendant que sa gonzesse discute avec les autres, là-bas, alors je lui en donne une, et puis deux, tenez, l’autre c’est pour votre femme.
Et là, c’est parti en couilles. Me demandez pas pourquoi, j’ai rien vu venir. La fille a foncé vers moi, hystérique, et accessoirement ivre morte. Oh my gode. Merci l’alcool. Elle a raté l’objectif. La table devant moi. Et donc mon coca, et donc ma salade au taboulé, et donc etc. Oh putain. C’était un avertissement.
Mêle-toi de ce qui te regarde.
On t’a rien demandé.
Si tu bouges, faut pas t’étonner qu’on vise à côté.
Et des fois, ça t’arrange.
Niak, niak.
We got you, camarade.
(le hasard accroche l’inconscient, once again)
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