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come with you – millionnaire
packing life & stuff
Bon, bon. J’écrivais un truc sur la mémoire, et les souvenirs dont on préfère ne plus entendre parler, rapport à la détresse, toussa, mais qui reviennent quand même, fatalement, et c’est pas un hasard, figurez-vous, en psychanalyse, on appelle ça abréaction, hey oh, Frau Freud is talkin to you, bref, j’écrivais une note probablement au delà de l’ennui, alors myself a réglé la question en un seul clic, tout a disparu comme par magie, y a plus qu’à tout recommencer puisque t’es si maline, arf, arf. Okay, dans ma .s.e.c.t.e. que j’ai, quand on fait un truc de ce genre que j’ai fait, on appelle ça un acte manqué. Partant de là, plutôt que d’aller essayer de réécrire la même note Psy Mag à trois euros cinquante, on admet l’évidence. La fatalité. Ce qui disparait n’a pas lieu d’être. Comment ça facilite la vie, je vous jure, un truc de malades, l’essayer c’est l’adopter, plus besoin de lutter. Mais passons. Je me souviens que je n’ai jamais pu lui dire je t’aime, pas plus à elle qu’aux autres, cela dit, je t’aime avec des mots, je sais pas faire, et si les yeux s’emmêlent, je ne sais pas ce qui peut arriver, mais sûrement quelque chose de grave, il faudrait essayer, pour voir, mais partout ça freine, indicateurs dans le rouge, dispersion, panique à bord. Je me souviens de mon admiration, sans bornes, de mon adhésion parfaite, de mon fanatisme, presque, c’est elle que je voulais être, quand je serais grande, oui, elle, exactement la même, et je me souviens de mes larmes, quand ils sont partis overseas, et je me rappelle ses mots que je n’ai pas écoutés, la conne, et je me souviens qu’elle m’avait téléphoné pour dire qu’elle savait bien, elle, que c’était pas vrai, et ce que je couvais, et je me rappelle comment ma mère a fini par me séparer d’elle, presque, en toute logique, comme pour récupérer son bien, et puis il y a le jour maudit, et la descente, la glissade, l’asphalte, la vie dans du coton, la résurrection. Il y a ELLE, qui lui ressemble, inconsciemment, et inversement. Il y a cette culpabilité, parfois, de la préférer partie, parce que ça a tout basculé, bien plus que si j’avais pu me réfugier chez elle, le jour où il voulait combiner ma vie à celle d’un harem. Il y a cette certitude d’avoir trouvé qui je suis, et ça n’a rien à voir avec elle, logiquement, et c’est pas plus mal, bien sûr. Il y a cette image, très présente aujourd’hui, sûrement parce que j’ai lu cette note, et que ça m’a transpercée, et qu’elle ne m’a plus quittée, je me souviens de ce jour où j’ai pris ma voiture jusqu’au cimetière, à trente kilomètres, et puis j’avais tourné dans le village, longtemps, pour découvrir sa pierre, au milieu d’autres plus anciennes, un caveau de famille en plein air, et des arbres partout, autour, des arbres très verts, la fraîcheur de l’ombre et de la roche froide, et puis le silence, l’apaisement, ça me fait toujours cet effet là, les cimetières, c’est apaisant, voilà, tout ça pour ça, rien de grave vous savez, regardez.
Il y a cette image, et le dormeur du val.
Je ne suis plus en colère.
MA. Six ans. RIP.
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