Chronique #577 : Direct-Live from Chouineland ™

25 juin 2005 0 Permalink 0
revenge – frantic
don’t move ya lips just shake ya hips
Il me manque. Quinze jours qu’il est en stage, quinze jours qu’on ne se voit plus, alors on s’appelle, et on s’envoit des messages, mais évidemment c’est pas comme si c’était pareil. Non, non. Rien à voir. Il me manque ici, mon frère, mon ami. Je suis au bord des larmes. Gorge étranglée à me faire mal le long des mâchoires, vous savez, comme quand c’est tout coincé, trop serré. Il y a une pointe d’amertume, aussi, bordel, c’est vexant, au bout d’un moment, cette rancoeur latente, Caliméro style, il n’y a personne qui m’aime et qui me comprend… Arf. Vade retro l’inner child.

Je déménage dans quinze jours. Pour de bon, adieu veaux, vaches, cochons. Je pars. Enfin. Mais je suis triste, tellement triste, en même temps. Je m’en vais, je quitte mon ELLE. On me dit qu’il faut relativiser, on me dit que j’en trouverai une autre, on me dit que ça n’est qu’un objet, un transfert, des projections. Ils me disent qu’il faut pas leur refaire le coup de l’année dernière, hein, les vacances et le tourbillon, le manque d’air, de repères. On m’explique que ça va être bien, regarde, depuis le temps que tu attends. Putain. JE SAIS. Je suis au courant, évidemment. So what. Qu’est-ce que ça change. Je suis triste, merde, est-ce que c’est trop demander un peu de compassion, est-ce que c’est si crétin de pleurer cette séparation, quand c’est elle qui trouve les mots qu’il faut, at least, pour fixer les émotions… ELLE qui m’écoute, elle qui me dit qu’il faut y aller, elle qui dépressurise. ELLE va me manquer, bordel, et je me fous de savoir que ça va passer, laissez-moi faire le deuil, laissez-moi le chagrin, les regrets. Encore heureux que l’on regrette les bonnes choses qui disparaissent, comme dit E. Encore heureux que je ne sois pas tarie au point de ne pas réaliser l’attachement, la force du lien, ce que je vais perdre. Tout le monde s’en fout, bien entendu. Ainsi va la vie, c’est ça qu’il faut se dire. Empathie mon cul, le refrain habituel. Je demande trop, as ever and ever, je veux des bras qui me consolent, des voix qui m’écoutent, je veux des câlins, et qu’on me prenne en charge, à croire que je n’ai toujours pas appris l’essentiel, faut être un peu con tout de même.

Je ne sais pas expliquer. Il n’y a pas de mots pour décrire l’espace, la liberté, la loyauté, la désinvolture, le retour à moi, la légèreté, la certitude, la confiance, la fierté, l’étendue des possibles, et ce nouveau regard. Ce sentiment que c’est ainsi que ça doit être, tout le temps, pour le plaisir de vivre, simplement. L’échéance approche et je recule, et je me terre, et je refuse mon départ, et je fais comme si ça n’allait jamais arriver, allez au revoir, allez adieu, et merci, et bonne résurrection, et voilà, c’est fini, on a tant ressassé les mêmes théories… Je ne sais pas où transférer tout le barnum, c’est ça l’histoire. Comment déménager tout ça ailleurs, comme le reste, comme si c’était aussi facile que d’entasser des bouquins dans des cartons. ELLE a bien compris le truc, by the way, ELLE a pointé au coeur de ma peine, ELLE sait que le reste est parfaitement maîtrisé, désiré. ELLE sait combien je résiste à cette idée de la quitter. ELLE m’accompagne. ELLE m’aide à m’en aller.

Et moi, je me sens comme abandonnée.

18:02. Je suis injuste, je le sais bien. Puisque, effectivement, ça me fait du bien. Merci, toi. C’est les mots dont j’avais besoin… Fatalement.

il faut acheter l’album de Frantic.
et aussi… fait quelques cartons, et puis E. est arrivée et on a gettastoné et ça fait vachement du bien, je vous prie de croire.

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