Chronique #537 : Velvet Filigree

01 mai 2005 0 Permalink 0
mr somewhere – this mortal coil
some american way
Il y a quand même un truc récurrent, dans ta vie, en ce moment. Tu sais pas trop quel mot employer pour résumer. C’est un peu comme si, désormais, t’étais un personnage dans un film. Enfin pas vraiment non plus, parce que c’est pas comme si t’avais la moindre idée des surprises à venir du scénario, et même c’est l’inverse, mais c’est fatalement écrit par quelqu’un, impossible autrement. Tu te dis qu’il n’y a que dans les histoires que l’homme invente, qu’on fait pleuvoir des coïncidences à la pelle, parce qu’il faut bien rejoindre un dénouement, et qu’on n’a pas mille ans non plus. Tu te dis qu’il y a des forces invisibles, des trucs que tu comprendras jamais, mais que tu dois écouter, plutôt que de te la raconter. Tu penses à Kerouac. On the road. C’est de ça dont il s’agit. T’es débarassée des bondieuseries. Putain, ça fait du bien. C’est dingue, quand même, la force de l’inconscient. Pas croyable comme ça a pris de la place, soudainement. C’est vachement évident. Transparent. Tu te dis que si t’as envie d’un IL pour remplacer ton ELLE, c’est simplement pour jouer au plus grand des QI, comme avec ton père. Thésauriser, disséquer, foncer jusqu’à comprendre, comprendre comment ça marche, l’invisible. Savoir. Sinon ça fait peur, sinon on gère plus rien, et puis on s’oublie, on se perd, et ça finit souvent mal. T’es emballée par les mécanismes. Jolie résistance, bordel. Tu sais où il faut aller, pourtant. Et c’est pas par là, très chère. Voyons, fais pas celle qu’est pas au courant. Ça te fout la trouille, c’est tout. Tu freines des quatre fers. Polom, polom, qu’est-ce que ça peut faire. Hier soir, t’as dîné chez des gens d’avant. C’était plus évident. Tu t’en fous, maintenant. Ils ont sorti les photos, et comment aurais-tu voulu ne pas sourire, quel clin d’oeil, en ce moment c’est tout le temps, manquait plus qu’une sirène. T’as passé le week-end dehors, avec lui, et il était content, et il était fier, et toi aussi, et t’as un peu fait n’importe quoi cet après-midi, ça a du réveiller un truc chez toi, mais tu l’as vu recevoir le prix, t’as vu ses yeux, et son sourire, et tu te demandes pourquoi tu t’en es mêlée, et puis tu laisses tomber, bordel on peut pas tout faire, c’est quand même déjà merveilleux, tout ce temps à deux et sans cris, ou presque pas, alors le reste, on verra plus tard, tu vois, pas tout à la fois. ELLE a pris des vacances, d’ailleurs. Et toi, t’as des cartons à faire, tu te souviens ? Alors calmos sur les névroses, ma belle. Tu fermes les yeux. Desire.

Tout va bien.

je ne suis pas journaliste, et pourtant, Caroline Bongrand se raconte, trop bien !

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